Un lycée d’excellence transformé en collège, des établissements primaires mutés illico presto en lycées, des lycées servant à la fois d’école primaire, etc. Le tout sur fond de révision à la baisse des coefficients, s’agissant des matières fondamentales comme le français et les mathématiques. Manifestement, Florentin Moussavou n’en est pas encore au bout de ses réformes qui achèvent désormais de tirer le niveau de l’école gabonaise vers le bas.
Est-on en train de tuer l’école gabonaise ? Voilà la question qu’on pourrait tenter de se poser au regard du méli-mélo intervenu ces derniers temps dans le secteur de l’éducation. Un secteur qui, en dépit des grèves annuelles des enseignants et de rafistolages permanents des calendriers académiques, hypothéquant ainsi le niveau réel et l’avenir des apprenants, doit désormais conjuguer avec le défaut notoire des infrastructures scolaires comme le manque d’établissements scolaires, de table-bancs, bibliothèques, etc. Le tout sur fond d’accroissement de la population scolaire. Puisque chaque année, ce sont des milliers de bacheliers, des brevetés et autres élèves titulaires d’un certificat d’études primaires qui se ruent vers les niveaux supérieurs (le plus souvent au détriment même de la qualité). Un accroissement de la population scolaire contrastant le plus souvent avec l’indisponibilité des structures d’accueil pour les élèves du primaire et secondaire et le manque d’une véritable politique d’adéquation formation-emploi pour ceux du supérieur, qui n’ont de débouchés le plus souvent que l’armée. Un pis-aller !
Et l’échec des infrastructures scolaires est tel que le Gouvernement est obligé de transformer certains lycées, considérés comme des pôles d’excellence en collège. C’est le cas notamment du lycée d’excellence d’Owendo qui devient dans la foulée de cette rentrée académique 2016-2017, un collège d’enseignement secondaire. Un lycée qui meurt dans l’anonymat total vu que l’établissement dit d’excellence ne disposait même pas d’un laboratoire scientifique, aux dires des parents d’élèves qui appellent vainement le Président de la république à stopper cette mutation qu’ils considèrent abusive. C’est également le cas de bien d’autres établissements primaires qui deviennent de lycées ou de certains lycées qui devront à la fois servir d’école primaire.
Quid des coefficients des matières ?
Avec le français qui passe de 6 à 4 désormais ; et les mathématiques qui chutent elles aussi de 6 à 4, c’est presqu’un coup dur que le Ministre de l’éducation nationale, Florentin Moussavou vient de porter à l’enseignement des matières fondamentales dans notre pays. Surtout que le Gabon connaît un déficit énorme en matière de compétences dans les domaines scientifiques. Car quoi qu’on puisse dire, la réforme va créer une sorte de dévalorisation évidente des matières concernées auprès des élèves, qui risquent de revoir eux aussi à la baisse leur intérêt pour l’étude desdites disciplines longtemps considérées comme déterminantes. Ce qui serait un coup de grâce à une carence de niveau déjà perceptible en mathématique et en français, les deux allant de paire, dans la mesure où les mathématiques ne s’enseignent que dans la langue de Molière chez nous. Et avec ces réformes en cascade de la tutelle, c’est donc une sorte d’éducation au rabais qui se profile à l’horizon.