Ne voyant pas d’utilité au dialogue politique auquel appelle Ali Bongo, le président du Parti socialiste gabonais (PSG) préconise plutôt des consultations au sein des partis politiques. Des consultations financées par l’Etat.
Au sein du Parti socialiste gabonais (PSG), comme dans plusieurs formations politiques de l’opposition et de la majorité, la question du dialogue qu’entend initier Ali Bongo divise. Si une partie de cette formation politique appelle à prendre part à ces assises devant permettre de résorber la crise politique actuelle, une autre ne souhaite pas y être associée. C’est le cas d’Augustin Moussavou King, président dudit parti, qui reconnaît tout de même que la question nécessite d’être débattue au sein de tous les partis officiellement reconnus, y compris le sien.
Candidat malheureux à la présidentielle d’août 2016, le président du PSG préconise que des consultations soient organisées au sein des partis pour «juger du bien-fondé ou non d’aller au dialogue». «Je suggère que l’Etat finance des congrès de sorte que les partis se prononcent», s’est-il exprimé le 28 octobre sur Gabon 24. Si Augustin Moussavou King a semblé ne pas croire lui-même à cette idée, c’est qu’il ne croit pas non plus que celle d’un nouvel échange entre pouvoir et opposition aboutisse à grand-chose.
«J’ai assisté à la Conférence nationale. Lorsque les décisions sont bonnes, on parle de recommandations. J’ai assisté aux Accords d’Arambo au cours desquels le PSG a défendu le dossier sur la Cenap. Nous sommes en train de patauger dans le néant parce que nous ne respectons pas nos propres institutions, parce que nous ne respectons pas nos propres lois», s’est-il emporté, affirmant en son nom propre qu’actuellement tout dialogue est «inutile». Pour lui, «il y a d’autres mécanismes pour pouvoir manager un pays». Et la conduite du pays «ne passe pas forcément par le dialogue».
Au sujet de la proposition de Louis Gaston Mayila, ayant récemment appelé à la tenue d’un dialogue sous la houlette de la communauté internationale, le président du PSG n’y a pas plus accordé du crédit. «Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faut une médiation de l’Union européenne ou l’Union africaine. Il peut y avoir mille unions, si nous n’arrivons pas nous-mêmes à créer les fondements d’une confiance, ça n’ira jamais», a déclaré Augustin Moussavou King.