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Enseignement : USTM, symbole d’un «génocide intellectuel»
Publié le samedi 29 octobre 2016  |  Gabon Review
Université
© Autre presse par DR
Université des sciences et techniques de Masuku (USTM),
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La communauté estudiantine est sortie de sa réserve pour dénoncer la situation chaotique à l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), sevré de cours depuis huit mois.

Huit ! C’est le nombre de mois durant lesquels plus aucun cours n’a été dispensé à l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM). Une situation datant du 8 mars dernier, date à laquelle les enseignants membres du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) de l’université sont entrés en grève illimitée.

Après quatre mois de négociation avec le ministère de tutelle, les enseignants ont cependant suspendu leur mouvement, le 22 juin dernier, après avoir perçu 40% du budget de fonctionnement et le paiement des heures supplémentaires. Malheureusement, le climat politique et social du pays n’était plus propice à une reprise des cours à cette période.

Et jusqu’à aujourd’hui, aucune note n’a appelé à la reprise des cours. Une situation d’autant plus triste que depuis le 9 septembre dernier, les 3/4 de l’université sont plongés dans l’obscurité. La ligne électrique est fortement endommagée, faute de maintenance, empêchant ainsi la reprise de toute activité.

Le gouvernement peine à trouver les 48 millions nécessaires pour effectuer les réparations.

Une situation qui, bien évidemment, n’a pas laissé insensible l’ensemble de la communauté estudiantine. «Aujourd’hui voilà huit mois que nous, étudiants de l’USTM n’avons plus eu un seul cours et en novembre nous entamerons le neuvième mois alors que partout ailleurs, c’est l’année 2016-2017 qui va débuter», a déploré un étudiant de l’université.

«A l’USTM le premier semestre de l’année 2015-2016 n’est pas achevé et certaines classes ont à peine débutées les cours», a-t-il alerté, appelant par ailleurs le gouvernement à se pencher sur le problème. Car a-t-il plaidé : «Il s’agit de l’avenir de près de 3000 jeunes gabonais».

Beaucoup plus radical, un étudiant en droit à l’Université Omar Bongo (UOB) a appelé l’organisation d’un mouvement d’ensemble pour appeler l’attention des autorités. «Nous (tous les étudiants du Gabon) devons organiser une marche pour réclamer la reprise immédiate des cours», a-t-il déclaré. «Comment peut-on rester silencieux fasse à un tel génocide intellectuel dont nous sommes victimes ?», s’est-il interrogé avant de conclure : «Si nous ne faisons rien c’est nous qui perdons».

Ce cri sera-t-il entendu par les autorités rectorale et gouvernementale ? Rien n’est moins sûr. D’autant que selon le calendrier académique publié par les autorités, les cours ne reprendront pas avant janvier prochain.
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