Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Économie
Article
Économie

Agriculture : Yves Fernand Manfoumbi face au défi de la relance agricole
Publié le vendredi 28 octobre 2016  |  Gabon Economie
Yves
© Autre presse par DR
Yves Fernand Manfoumbi ,le Directeur Général du Budget (DGB).
Comment


Si la volonté et la détermination du nouveau ministre de l’Agriculture, Yves Fernand Manfoumbi de booster le secteur agricole, afin d’assoir une sécurité alimentaire dans le pays ont été affichées depuis sa prise de fonctions, il n’en demeure pas moins vrai que la tâche qui l’attend est loin d’être une sinécure. Tant l’équation de la relance de ce secteur s’avère très complexe et repose sur plusieurs inconnus.

En ces temps de diversification des sources de croissance, face à la baisse des recettes budgétaires, liée à celles des cours du brut, principales pourvoyeuses de devises du pays, la préoccupation de la relance de l’agriculture gabonaise est au centre de tous les débats et autres concertations, rentrant dans le cadre des initiatives à mettre en œuvre pour assoir la sécurité et l’autosuffisance alimentaire dans le pays. Car, l’agriculture gabonaise, malgré un potentiel important eu égard à ses atouts naturels, ne contribue que marginalement à la création de richesses, renvoyant le pays à une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur en denrées alimentaires.

Pour inverser cette tendance, depuis 2009, les autorités gabonaises ont développé une réflexion stratégique dans le cadre du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), dans son compartiment ‘’Gabon vert‘‘. Les différentes coopérations, financées par les bailleurs de fonds, ont également permis le développement ces dernières années de certains pans d’activités agricoles. L’arrivée d’investisseurs asiatiques sur des créneaux spéculatifs (huile de palme – hévéa) a aussi permis de dynamiser le secteur. Les opportunités offertes pour la France dans un secteur en devenir sont également confortées par un tissu d’entreprises déjà significatif dans le domaine agroindustriel.

Avec une réserve importante de terres arables (5,2 millions d’hectares) et un climat propice à l’activité agricole (pluviométrie annuelle de 1450 à 4 000 mm), le Gabon présente d’importants atouts naturels pour le développement de la production agricole. Pour l’heure, celle-ci ne contribue que marginalement à la croissance (3,8% du PIB). Dans les faits, la contribution de l’agriculture à la formation du PIB gabonais a progressivement décliné au cours des dernières décennies, suite à la découverte et l’exploitation des ressources pétrolières. La dépendance du Gabon vis-à-vis de l’extérieur en denrées alimentaires est aujourd’hui une préoccupation majeure.
Cette différence avec d’autres pays de la région dont la part de l’agriculture dans le PIB est bien supérieure - Cameroun en particulier - s’explique par des facteurs de production limités induisant une faible compétitivité des productions locales parmi lesquels : une population rurale peu nombreuse (14%), un système foncier défavorable à un accès sécurisé à la terre, le cout de la main d’œuvre et le manque d’attractivité des jeunes pour la profession, un manque d’infrastructures de commercialisation et de transformation, et de financements.

Les différentes politiques ou programmes mis en œuvre par l’Etat ont privilégié, de surcroit, le développement de l’agro-industrie à base de matières premières importées, au détriment de l’agriculture paysanne. Les importations fournissent aujourd’hui environ 60% des biens alimentaires consommés au Gabon, la demande du marché étant grandissante, avec une croissance démographique de près de 1,97 % par an.
Au Gabon, l’activité agricole s’articule autour de quatre types de cultures : maraichères, vivrières, fruitières et de rente. Les trois premières catégories sont destinées au marché local. L’activité de maraichage s’effectue dans de petites structures en périphérie des principales villes et, si les niveaux de production deviennent intéressants, en particulier grâce aux programmes de coopération mis en place par les bailleurs (AFD), ils restent faibles, et ne compensent pas la nécessité d’importer massivement de l’extérieur pour alimenter les marchés.

L’essentiel de la production vivrière est, par ailleurs, autoconsommée ; les exploitations traditionnelles sur brulis et sur des petites surfaces sont faiblement mécanisées et l’utilisation d’intrants performants est marginale.
L’élevage est aussi peu professionnalisé, hormis quelques unités industrielles à capitaux étrangers (volailles – bovins) et est marquée par la prédominance de petits exploitants fermiers, nationaux ou immigrés, qui travaillent de manière traditionnelle (divagation villageoise). La viande est ainsi le premier poste à l’importation de produits agricoles et agroalimentaires. S’agissant des cultures dites de rentes, l’investissement depuis 2009 dans les cultures de l’hévéa et du palmier à huile a été important, en particulier à la faveur d’investisseurs étrangers (asiatiques), et le Gabon poursuit une politique de relance de la filière café et cacao à travers le renouvellement de petites exploitations familiales. Ces filières sont avant tout exportatrices.

Le secteur agricole reste ainsi peu développé, de même que le secteur de la pêche bien que le Gabon dispose là aussi d’atouts importants : une façade maritime étendue (800 kms de littoral) et un large plateau continental (40 000 Km2). Le développement du secteur de la pêche a été fortement ralenti par manque de financements et d’infrastructures. La pêche est artisanale et essentiellement côtière et on ne dénombre que de rares armateurs, d’origine étrangère. Mais le potentiel est important et les ressources halieutiques variées. Sa contribution au PIB est inférieure à 1,5%.
Tout compte fait, Yves Fernand Manfoumbi a véritablement du pain sur la planche. Car, le succès de la mission à lui confiée, par chef de l’Etat, Ali Bongo le 2 octobre dernier, dépendra forcément de ses qualités et capacités personnelles à impulser une dynamique nouvelle à ce département ministériel, pour se recentrer sur ses véritables missions régaliennes.
Commentaires


Comment