Le Comité genre et développement de la Cour des comptes a organisé le 26 octobre 2016, un atelier d’échange et de partage d’expériences sur le leadership féminin en entreprise et au sein d’une organisation internationale, avec la participation de la représentante résidente de la Banque mondiale.
Initié dans le cadre des activités du Comité genre et développement de la Cour des comptes, l’atelier d’échange et de partage d’expériences organisée le 26 octobre 2016, a permis à plusieurs magistrats de confronter leurs expériences en matière de leadership féminin. Animée par la représentante résidente de la Banque mondiale, Sylvie Dossou, les participantes ont enrichi les débats avec des exposés retraçant leurs itinéraires personnels et professionnels.
Le but de l’exercice est de faire prendre conscience à chacune de ses capacités à entreprendre dans son domaine de compétences. «Cette rencontre a pour objectif d’aider les femmes de la Cour des comptes du Gabon à mettre en exergue leur potentiel. Il y a beaucoup de femmes qui ont de la capacité, mais qui au regard des charges familiales ont tendance à être timorées. Ce programme permettra par un partage, par l’échange, par l’expérience de voir comment certaines femmes ont pu arriver à des postes décisionnels, comment ont-elles réussi à concilier la vie familiale à la vie privée», a déclaré le Conseiller maitre à la Cour des comptes, Rolago Isabelle née Rashiwa.
Pour la représentante résidente de la Banque Mondiale au Gabon, Sylvie Dossou, l’autonomisation des femmes est extrêmement difficile, si les femmes n’ont pas accès à l’éducation. «Le début du leadership pour moi c’est d’abord l’éducation, si on ne l’est pas, on part avec un handicap majeur pour pouvoir assurer son autonomie personnelle, l’accès des jeunes filles à des formations de qualité et dans des domaines où parfois on constate que les jeunes filles ont un peu de timidité pour s’engager, notamment, les sciences, les mathématiques», a-t-elle déclaré.
Toutefois, plusieurs facteurs sociologiques handicapent encore l’intégration des femmes aux instances de décisions et leur accession aux postes de direction et de responsabilité. Les perceptions selon lesquelles c’est plus difficile pour les femmes mariées d’occuper des emplois nécessitant des déplacements fréquents ; diriger des services composés d’hommes ; ou que les femmes (mères de famille) ne prendront pas tout le temps leur carrière au sérieux, fragilise le leadership féminin.
Consciente que c’est un combat de longue haleine et qui nécessite une pleine implication des femmes, Sylvie Dossou a conseillé les magistrats de côtoyer des personnes qui sont plus expérimentées, qui ont eu un parcours qui peut inspirer et réveiller des capacités intrinsèques qui sommeillent en chacune d’entre-elles. «Nous sommes tous des leaders, même si on n’est pas encore dans un poste de responsabilité. Dans les responsabilités qui sont les vôtres, il est important de démontrer que vous aviez des résultats. La qualité du travail, la performance sont-là des indicateurs très importants. Dès qu’on est jeune, il faut commencer à cultiver cette exigence d’excellence quel que soit votre niveau de responsabilité», a –t-elle recommandé.