Empêchés de retirer leurs payes mensuelles auprès des guichets de la Poste Bank, des agents publics ont bruyamment manifesté ce mardi à Libreville.
Empêchés de retirer leurs payes mensuelles auprès des guichets de la Poste Bank, des agents publics ont bruyamment manifesté ce mardi à Libreville.
Poste Bank, agence centrale cis à l’avenue du bord de mer à Libreville. Il est 15h ce mardi 25 octobre 2016. Dans l’enceinte de l’établissement bancaire, l’ambiance est tendue. Des centaines de clients surchauffés manifestent bruyamment dans la cour pour revendiquer l’ouverture des guichets. Certains parmi eux attentent depuis de longues heures avec l’espoir de rentrer en possession de leurs rémunérations comptant pour le mois d’octobre. Mais les employés de la banque revendiquent eux aussi le payement des arriérés de salaire sont en grève. « Depuis ce matin il ont abandonné leurs postes de travail », s’insurgent une cliente exaspérée. Les quelques rares agents présents se sont barricadés à l’intérieur de l’immeuble protégé par une ceinture de policiers. Les responsables de l’établissement sont également invisibles, terrés dans leurs bureaux.
Barricades
Dans la foule la tension monte. Des clients pour la plupart agents de la fonction publique et hommes en tenue commencent à perdre patience lorsqu’une rumeur annonce que le directeur de la banque est sur le point d’être exfiltré par les forces de maintien de l’ordre qui ont pris position dans la cour arrière de l’immeuble. La manifestation monte d’un cran. A l’aide de barres de fer et des haies de sécurité, les manifestants bloquent le portail pour empêcher la sortie de la voiture antiémeute. « Personne ne sortira d’ici si on n’a pas notre argent », crie la foule qui s’est amassée au niveau de la sortie principale de la banque. Face à la montée de colère, le commandant de police qui coordonne des équipes tente de calmer le jeu. « Vous serez payé tout à l’heure », rassure le haut gradé face à la foule indécise. Malgré les réticences des manifestants, l’interlocuteur poursuit : « le chef de l’Etat a donné l’instruction qu’on vous verse vos salaires dès ce jour dans les agences Ecobank. Ce sont les disquettes contenant les fichiers sur la base desquels vous serez servi qui sont dans la voiture que vous bloquez».
Secours
Les explications de la police ne persuadent pas les manifestants qui campent sur leurs positions. « Nous voulons voir le directeur en personne» exigent des voix parmi les clients. Dans la foulée, des éléments supplémentaires débarquent sur le site à bord d’un camion de la police. La foule recule et libère finalement la voie obstruée pendant près d’une heure. Les policiers démontent les barricades et le cortège s’ébranle aussitôt, sous le regard impuissant des manifestants privés de leurs salaires. Mais la bande des « sans salaire » ne démord pas. Au contraire, le doute et la peur au vendre, elle décide de battre le pavé pour se rendre à Ecobank cis à l’agence Rénovation. A peine une vingtaine de minutes de marche, le siège de la banque panafricaine est inondé de monde. C’est finalement ici que les salaires seront payés aux manifestants. Sur place La tension retombe. Ecobank a pris des dispositions pour le payement des salaires. « Tout le monde sera servi » rassure le responsable de la banque. Une équipe d’orientation aidée par des agents de police se charge de l’accueil et de la réorientation des salariés.