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Des marchés spontanés pullulent à Libreville
Publié le mercredi 26 octobre 2016  |  Gabon Economie
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© Autre presse par DR
Vente de produits alimentaires sur un marché d’Oyem
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Par manque d’espaces dans les marchés conventionnels, les habitants installent en bordures des routes des comptoirs qui proposent toutes sortes de marchandises.

La capitale gabonaise se transforme de plus en plus en comptoirs de commerce. Circuler ici devient davantage difficile à cause des marchés spontanés qui se créent, rendant la voie publique plus étroite à la circulation des usagers dans certains quartiers. Plastiques et bâches jetés à même le sol et des étales fixés ci et là présentent toutes sortes de marchandises : vêtements, chaussures, vivres, fruits et produits de télécommunication.
A Rio, dans le 3ème arrondissement de Libreville, c’est un véritable marché qui s’est installé depuis et accueille davantage des commerçants. Eliza, jeune Gabonaise d’une vingtaine d’années, a quitté l’école en classe de 2nde en 2009.

« Je suis ici depuis quatre mois. Je n’ai nulle part où aller. Tous les marchés sont saturés. Je préfère être ici que de voler. Je me bats pour élever mon enfant. Lorsque le marché est bon, je peux rentrer avec 10 000 F. Mais lorsque c’est dur, je vends pour 2000 F CFA », nous a-t-elle confié ce mardi matin 25 octobre 2016 étalant ses napperons de table sur une bâche. Non loin, Judith, la trentaine révolue, fait dans la vente des draps et taies d’oreilles. Il y a trois semaines qu’elle est arrivée là. « Avant, j’étais à Nzeng Ayong dans le 6ème arrondissement, mais ça n’allait pas là-bas. Il n’y a pas longtemps que je suis ici. Il n’y a plus de places dans les marchés ; nous sommes obligés de venir nous battre ici », indique-t-elle.

Les opérateurs de téléphonie mobile ne sont pas en reste. Le long des trottoirs, des tentes aux couleurs de ces entreprises présentent des terminaux et des cartes Sim aux populations. Des jeunes Gabonais recrutés expliquent aux usagers le fonctionnement des appareils. Les services proposés sont : la vente des cartes Sim, l’activation d’Internet et le téléchargement des applications. « Ce sont des entreprises de téléphonie mobile qui nous ont mis ici. Nous vendons les produits de toutes les entreprises. Il n’y a pas d’emplois ; qu’allons-nous faire ? Ça nous permet au moins d’avoir de quoi nourrir nos petites familles. Vaut mieux être ici que de devenir bandits », explique un jeune d’une trentaine d’années.

Les pouvoirs publics interpellés
Les relations entre ces débrouillards et la municipalité ne sont pas toujours sereines. « C’est souvent les forces de sécurité qui chassent. Mais depuis les troubles postélectoraux, on ne dérange plus », rapporte un jeune Gabonais. Mais lorsque survient subitement la pluie comme celle de ce mardi matin, ces commerçants ont du mal à sauver leurs produits des eaux.
Nkembo, malgré sa réputation de marché de vivres, huiles végétales, poissons et viande de bœuf fraiche à l’intérieur d’un grand hall d’une part, et d’importantes boutiques de produits manufacturés d’autre part, il est également connu comme le lieu par excellence de désordre et d’insalubrité à Libreville. Les deux côtés de la route sont de jours comme de nuits excessivement encombrés par des hommes et des femmes vendant des produits diverses : vêtements, chaussures, bijoux, produits cosmétiques, vivres, légumes, fruits, poisson, ustensiles de cuisines, etc.

Au lieudit « Venez voir », c’est plus un marché spécialisé dans la vente des produits vivriers qui s’est installé. Difficile surtout de se frayer un passage entre ces commerçants et les véhicules. Des jeunes avec leurs brouettes chargées de vivres, montent et descendent dans une ambiance touffue. Ceux-ci trouvent leurs comptes. « Je sors très tôt chaque matin pour porter les régimes de banane, des tas de légumes, des tubercules des commerçantes pour apporter ici au marché. Il y a aussi des femmes qui viennent acheter la nourriture. Elles nous prennent pour les accompagner dans les voitures. Il y a des jours où je rentre même avec 3000 F. Mes parents n’ont pas l’argent pour payer mon école », nous confie un jeune.

« C’est la pauvreté qui fait que des marchés spontanés se créent en désordre. Des gens ne savent plus comment s’en sortir et se retrouvent commerçants du jour au lendemain. Et, plus qu’ils ne peuvent plus trouver de place aux marchés, ils viennent encombrer les trottoirs et les voies publiques. Mais ils s’exposent aux accidents, car un conducteur peut perdre le contrôle et écraser les gens. C’est le drame des pays où les populations sont livrées à la pauvreté », analyse un sociologue. Une interpellation est ainsi lancée en direction des pouvoirs publics pour créer et construire des espaces commerciaux dans divers quartiers afin de maximiser les entrées financières qui se perdent jusqu’ici.
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