Arrêtée à 100 milliards de francs CFA au 31 décembre 2014, la dette de l’Etat sera apurée sur cinq ans à partir de 2017, conformément à un protocole d’accord signé le 25 octobre dernier à Libreville.
Nombre d’entreprises ont certainement retrouvé le sourire après la signature du protocole d’accord, le 25 octobre dernier, entre la Confédération patronale gabonaise (CPG) et le ministère de l’Economie. Le document signé entre les deux parties porte sur le règlement de la dette de l’Etat, d’un montant de 100 milliards de francs CFA, échelonné sur une période de cinq ans.
Signé par le ministre de l’Economie, Régis Immongault, et le président de la CPG, Jean-Bernard Boumah, ce protocole d’accord a validé le montant de la dette hors budget arrêtée, au 31 décembre 2014, des sociétés membres de la CPG, après vérification par le Comité interministériel d’audit de la dette intérieure (Ciadi). L’État s’est ainsi engagé à régler cette dette sur cinq ans, à partir de 2017, à raison de 20 milliards de francs par an, jusqu’en 2022.
«La signature de ce protocole d’accord qui constitue l’une des actions reprises dans les mesures des 100 premiers jours du gouvernement est un acte important», a déclaré le ministre de l’Economie. «Car il va permettre de renforcer le climat de confiance et d’échanges mutuels avec un partenaire historique et indispensable dans la création de la richesse nationale et la diversification des sources de la croissance. Mais aussi et surtout de soutenir les opérateurs économiques en difficulté afin de sauver la croissance et les emplois», a soutenu Régis Immongault.
Une issue également satisfaisante pour le président de la CPG. «En ces temps de conjoncture difficile, cette signature vient à un moment opportun car elle va permettre de renforcer la trésorerie des entreprises membres, d’éviter des licenciements et maintenir leurs activités sur le territoire national», a déclaré Jean-Bernard Boumah.
«Nous venons de signer un accord important qui concerne la dette hors budget. Il s’agit pour nous d’un bon compromis. Les discussions vont se poursuivre sur un autre volet concernant la TVA», a poursuivi le président de la CPG avant d’ajouter : «Dans ces moments un peu difficile, nous devons toujours garder la flamme de l’espérance pour que ce type d’accord puisse redonner confiance à nos chefs d’entreprises dans le but de pouvoir relancer l’économie dans ce pays».
Toutefois, ce protocole d’accord ne prend pas en compte les dettes arrêtées au 31 décembre 2015, relatives aux conventions signées avec la direction générale de la dette et non encore réglées ; ainsi que les dettes arrêtées au 31 décembre 2014 enregistrées au trésor et non encore réglées ; et les dettes relatives aux remboursements des crédits de TVA arrêtées au 31 décembre 2015 et non encore réglées. Selon le gouvernement, ces créances dont les sommes restent à déterminer feront l’objet d’une autre procédure d’apurement.
Dans tous les cas, le paiement annoncé de la dette intérieure s’annonce comme une bouffée d’oxygène pour les opérateurs économiques. En coulisses, il se murmure que cet aboutissement a été facilité par l’implication active, du moins financièrement, de plusieurs entreprises dans la campagne d’Ali Bongo. Mieux, le meilleur resterait à venir avec de nombreux «lots» à gagner en termes de marchés.