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Alimentation : environ 50 000 personnes sont sous-alimentées au Gabon
Publié le lundi 24 octobre 2016  |  Gabon Economie
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La proportion des personnes en situation de sous-alimentation dans le pays a diminué de moitié au cours des 8 dernières années. Par contre, on observe un retard de croissance chez un nombre encore élevé d’enfants de moins de 5 ans.

D’après l’Indice de la faim dans le monde (en anglais Global hunger Index, Ghi), dont les résultats viennent d’être rendus publics, 2,7% de la population gabonaise sont en situation de sous-alimentation. En prenant les récentes statistiques de la population du pays qui parlent de 1,8 million d’habitants, on constate qu’environ 50 000 Gabonais sont sous-alimentés. L’Indice de la faim dans le monde est un outil conçu pour mesurer de façon exhaustive et suivre l’évolution de la faim à l'échelle mondiale, régionale et dans les pays sélectionnés. Il est publié chaque année par l’Institut international sur les politiques alimentaires (Ifpri) qui calcule les scores Ghi afin d'évaluer les progrès, ou leur absence, dans la diminution de la faim.
Le Ghi 2016 établit le score du Gabon à 12, alors qu’il était à 15,6 il y a environ une décennie. Une augmentation dans le score Ghi d’un pays indique que la situation de la faim se dégrade, tandis qu'une diminution du score indique une amélioration de la situation. C’est donc une bonne nouvelle pour le pays car la proportion de sa population en sous-alimentation a encore diminué. Les statistiques de l’Ifpri montrent en effet que 4,2% de la population du pays étaient sous-alimentées en 2008, une situation qui n’avait pas beaucoup évolué depuis le début du siècle car en 2000, l’on comptait 4,3% de la population du pays en situation de dénutrition.

Retard de croissance
Si la lutte contre la famine semble globalement progresser de manière positive au Gabon, il faut s’inquiéter tout de même de la situation des enfants. Le Ghi 2016 révèle que 17,5% des enfants de moins de 5 ans ont des retards de croissance. Cela équivaut à une population importante, même s’il faut souligner que la situation s’est quelque peu améliorée. Il y a 16 ans en effet, on comptait sur le territoire gabonais 23,5% d’enfants en retard de croissance. Dans le sens inverse, on note que seuls 3,4% des enfants sont émancipés, ils grandissent plus vite qu’au rythme normal. Ils étaient 4,3% en 2000 et 3,9% il y a 8 années. En baisse également, et même s’il reste relativement élevé, le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans est aujourd’hui de 5,1%, contre 6,9% en 2008 et un peu plus de 8,5% en 2000.
Pour information, dans la sous-région Afrique centrale, le Gabon se positionne comme le pays où la population est la mieux alimentée parmi les cinq Etats concernés par le Ghi. Le Cameroun, en situation « grave » pour un score de 22 points, vient en deuxième position avec 9,9% de sa population sous-alimentée (soit environ 2 millions d’habitants en tout). Au Congo, 30% de la population souffrent de dénutrition, tandis qu’au Tchad, ils représentent environ 34,4% de la population globale. En République centrafricaine, qui fait face à la guerre depuis plusieurs années, c’est près de la moitié de la population qui est en danger puisque l’Indice parle de 47,7% des habitants sous-alimentés. La Centrafrique est d’ailleurs le premier pays au monde, parmi les 118 étudiés, en termes de malnutrition de la population.

Situation dramatique
De toutes les régions concernées par le Ghi 2016, la situation de l’Afrique est la plus dramatique. Il n’y a qu’en Afrique du Nord que l’on compte des pays qui ont moins de 10 points dans la note du Ghi, significative d’une faible proportion de la population sous-alimentée. Seuls 5 pays, parmi lesquels le Gabon ou encore le Sénégal et le Ghana, sont dans la zone « Modérée ». La Sierra Leone (35 points), La Zambie (39), Madagascar (35,4), le Tchad (44,3) rejoignent la République centrafricaine sur les premières marches de ce classement peu glorieux.
A l’échelle planétaire, nous apprend l’Indice, la proportion de la population mondiale en situation de sous-alimentation a chuté de plus d’un tiers au cours des 16 dernières années. Mais, elle reste encore élevée puisque l’on dénombre actuellement près de 795 millions d’humains dénutris sur la Terre, environ 10% de la population mondiale.
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