Parti de l’opposition, l’Union nationale a tenu son premier conseil national extraordinaire le 22 octobre 2016, à la Chambre de commerce de Libreville, sous le thème «La crise postélectorale et les moyens d’en sortir». À l’issue de cette assise, la formation politique a réaffirmé son rejet total de la réélection d’Ali Bongo et son unique faveur au dialogue national inclusif annoncé par Jean Ping.
Zacharie Myboto, leader de la formation politique, a ouvert le 22 octobre 2016, les travaux du premier conseil national extraordinaire de l’Union nationale. La réunion qui a mobilisé les délégués des neuf provinces du pays ainsi que les sympathisants, a permis aux participants d’examiner la crise postélectorale gabonaise, d’esquisser des pistes de solutions pour en sortir, mais également de trancher sur la question de la participation du parti aux dialogues différemment proposés par Ali Bongo Ondimba et Jean Ping.
Les travaux s’articulaient, durant une demi-journée, autour de deux ateliers ayant des problématiques distinctes : «l’Union nationale face à la confiscation du pouvoir», pour le premier, et «le dialogue national inclusif et sans tabou», pour le second.
Sur le premier point les délégués ont identifié plusieurs solutions de sortie de crise au plan politique, juridique et citoyen. Entre autres : réaffirmer la victoire de Jean Ping et consolider la coalition de l’opposition ; faire évoluer le directoire de campagne vers un directoire opérationnel ; mettre en place avec le concours de la communauté internationale et la société civile une commission ad hoc pour la préparation des réformes institutionnelles ; publier dans les meilleurs délais un rapport sur les répressions du 31 août 2016 ; réformer les textes de lois et règlements liés à l’organisation et la gestion des élections ; constituer un pool d’avocats pour la défense des familles des victimes et des détenus ; saisir la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples sur l’annulation de vingt et un bureaux de votes dans le deuxième arrondissement de Libreville et sur la négation du principe du droit de vote ; saisir le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la violation de l’article 23 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ; mobiliser les communautés gabonaises de la diaspora pour un soutien populaire en vue de la réhabilitation du pouvoir légitime au Gabon et mettre en place un collectif des familles des victimes et des détenus.
«Les Gabonais rejettent avec la dernière énergie le pouvoir émergent qui veut se maintenir à la tête du pays malgré son échec cuisant à l’élection présidentielle du 27 aout 2016. L’Union nationale n’envisage pas un seul instant de se résigner devant un quelconque fait établi. Elle demande avec empressement à ses leaders d’entreprendre tout ce qui est en leur pouvoir pour sortir de cette situation, c’est-à-dire donner une réalité à la victoire de Jean Ping», ont affirmé de manière consensuelle l’ensemble des membres du conseil national.
Abordant la question du dialogue national inclusif sans tabou, l’atelier 2 a marqué son accord pour la pleine participation de l’Union nationale au dialogue appelé par Jean Ping et réaffirmé l’unité de l’opposition autour de ce dernier. L’avis a été défavorable quant au dialogue proposé par Ali Bongo. «L’Union nationale ne prendra pas part au dialogue appelé par Ali Bongo Ondimba», ont-ils indiqué.
Clôturant ces échanges, le président de l’Union nationale a témoigné sa satisfaction quant aux propositions et décisions issues de l’organe délibérant du parti qu’il dirige. «Avec toutes les décisions qui ont été prises et les propositions qui ont été faites, soyez rassurés que notre parti saura les mettre à profit pour l’intérêt supérieur de notre parti et de notre pays. Des grandes décisions ont été prises. Notre parti sort de ce premier conseil national extraordinaire grandit et montre qu’il a en son sein des ressources humaines capables de réfléchir de manière toute à faire responsable sur le Gabon et sur son avenir», a assuré Zacharie Myboto.