La question évoquée lors du dernier Conseil des ministres s’est soldée par un accord du chef de l’Etat.
Le gouvernement creuse le sillon de la sécurité alimentaire. Le sujet était l’ordre du jour du dernier Conseil des ministres, présidé le 20 octobre 2016 par Ali Bongo Ondimba. Au terme des travaux, «le Conseil des ministres a marqué son accord pour la mise à jour de la stratégie nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle », précise le communiqué final dudit conseil. Ce communiqué ne détaille pas le contenu cette mise à jour, mais on peut au moins affirmer qu’elle vise à booter l’autosuffisance alimentaire et réduire la dépendance extérieure du Gabon en denrées alimentaires. La dépense moyenne annuelle en importation de produits alimentaires se situe autour de 300 milliards de Fcfa et augmente chaque année. En 2015, le Gabon a par exemple déboursé jusqu’à 364 milliards de Fcfa pour satisfaire sa demande en denrées alimentaires.
Les récentes sorties de Yves Fernand Manfoumbi, le nouveau ministre de l’Agriculture, de l’élevage, chargé de la mise en œuvre du programme Graine, laissent entrevoir quelques suggestions pour garantir la sécurité alimentaire des Gabonais. Lors des activités marquant la célébration de la Journée mondiale de l’Alimentation au Gabon, le membre du gouvernement a proposé une série de mesures dans cette optique. D’après l’autorité tutélaire du secteur agricole, l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire passe principalement par l’organisation des producteurs en coopérative agricole pour une meilleure productivité et la mise sur pied d’institutions de recherches agricoles assez dynamiques pour accompagner le développement durable. Ces organismes de recherche permettraient de produire des variétés semencières adaptées à l’environnement climat écologique du Gabon.
Pour favoriser l’investissement agricole, Yves Fernand Manfoumbi propose d’assainir davantage l’environnement des affaires et le rendre plus « attractif » avec des règles de bonne gouvernance. De plus ajoute-t-il, le Gabon doit disposer d’un outil de financement « assez souple et accessible aux petits producteurs ». Dans un contexte où le travail de la terre n’attire pas beaucoup, le ministre de l’agriculture suggère de créer « un cadre attractif pour les jeunes afin de susciter les vocations dans le secteur agricole.
Le Gabon pourrait également tirer avantage de sa main d’œuvre militaire pour booster sa production agricole. Dans ce sens, la proposition du ministre de l’Agriculture consiste à « mettre un tiers des effectifs et d’engins des différents états-majors militaires en temps de paix au service d’une agriculture raisonné ».