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Grève à Maurel & Prom : Le Gouvernement gronde, l’Onep s’explique
Publié le vendredi 21 octobre 2016  |  Gabon Economie
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© Autre presse par DR
nstallation de Maurel & Prom au Gabon.
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Suite à la grève lancée par les employés de Maurel & Prom lundi 17 octobre dernier, le ministre du Pétrole a fait une sortie en milieu de semaine pour prévenir toute action visant à paralyser la production de l’entreprise. Les syndicalistes tentent de montrer leur bonne foi au gouvernement.

La tension n’a toujours pas baissé à Maurel & Prom. Ses champs pétrolifères, notamment celui d’Onal, tournent au ralenti. La grève illimitée, entamée le 17 ocotobre par ses employés membres de l’Organisation nationale des employés du secteur pétrolier (Onep), est toujours en vigueur. Et la situation a déjà des répercussions fâcheuses sur la société et surtout l’économie du pays. Depuis le 18 octobre, la production du site d’Onal est passée de 28 000 barils par jour (bbl/j) à environ 10 000 bbl/j. Entre temps, une partie des grévistes avait tenté de s’emparer du centre de contrôle des opérations sur ce site pour arrêter toute production et menacer les employés non-grévistes d’exercer leur travail.

Il n’en fallait pas plus pour que le ministre gabonais du Pétrole et des hydrocarbures fasse, mercredi, une sortie dans laquelle il a rappelé aux syndicalistes que le droit de faire grève ne leur donnait pas celui d’empêcher l’entreprise de continuer ses activités, et surtout, de mettre en danger les installations et les personnes qui continuent de travailler. En des termes à peine voilés, Etienne Dieudonné Ngoubou mettait en garde les grévistes d’initier toute tentative pouvant menacer les investissements de Maurel & Prom. « Le gouvernement de la République a le devoir d’assurer la protection des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national et conformément au droit international, celui de protéger et de préserver tout investissement étranger », indiquait le communiqué.

La menace n’est pas tombée dans des oreilles sourdes. Sentant le regard réprobateur des autorités publiques, les syndicalistes de l’Onep ont pondu un communiqué jeudi 20 octobre pour expliquer au ministre du Pétrole que la situation actuelle n’est pas de leur fait. Estimant qu’Etienne Dieudonné Ngoubou aurait été mal renseigné, l’Onep botte en touche la tentative de prise de force du centre de contrôle d’Onal. Pour les syndicalistes, le personnel gréviste n’a en aucun cas proféré des menaces ou des intimidations à l’égard du personnel non gréviste. Selon eux, le chef de champ sur Onal aurait déclenché le mouvement de la journée du 18 octobre lorsqu’il a tenté de redémarrer les installations sécurisées, mettant ainsi en danger les sites d’Onal et Coucal.
L’Onep insiste en affirmant qu’ « aucune invasion, ni altercation n’ont été signalées ». Après avoir envoyé une note de clarification sur le principe de sécurisation des installations pétrolières, l’organisation syndicale soutient que « les salariés grévistes, n’ont pas pris d’assaut la salle de contrôle des opérations de production, mais plutôt, en accord avec les gendarmes, ont regagné leurs postes afin de sécuriser les installations et d’éviter tout dommage et ce, sous le contrôle des forces de l’ordre ».

Rappelons que la grève illimitée lancée en début de semaine vise non seulement la réintégration de 11 employés licenciés par l’entreprise pour avoir abandonné leurs postes -ils voulaient aller sécuriser leurs familles lors de la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle, disent-ils et le paiement de 1,5 million Fcfa à chacun des employés de la société pétrolière en guise de bonus de performance. Les négociations entre la direction générale de Maurel & Prom et les représentants des employés se poursuivent sous l’égide de l’Inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier, et désormais sous le regard très attentif du gouvernement gabonais, qui voit d’un mauvais œil le ralentissement de la production de cette entreprise.
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