Dans une présentation effectuée il y a quelques jours, au siège de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), Florizelle Liser, représentant adjoint au commerce pour l’Afrique a révélé que les échanges commerciaux non-pétroliers entre l’Afrique et les USA sont passés de 1.4 milliards de dollars US en 2001 à 4.1 milliards de dollars US en 2015.
Les secteurs ayant le plus bénéficié de cette initiative sont ceux de l’industrie automobile, des produits textiles, des chaussures, des préparations de fruits et légumes, des noix et des fleurs coupées. De manière concrète, selon Mme Liser « l’AGOA a permis d’aider de nombreux pays africains à diversifier leurs portefeuilles d’exportation», a-t-elle déclaré, ajoutant que plusieurs centaines de milliers d’emplois ont également été créés grâce à ce Traité.
Mme Liser a par ailleurs souligné d’autres initiatives du gouvernement américain pour le développement axées sur l’Afrique, à l’instar du Millennium challenge corporation, qui prévoit l’octroi de plus de 7.9 milliards de dollars US, soit 68% du portefeuille total dédié au continent. Cette initiative contribue à hauteur de 3 milliards de dollars (environ 1800 milliards de Fcfa) au renforcement des capacités des pays éligibles à l’AGOA, couvre 20 pays Africains.
Toutefois, devait-elle souligner, la faible part de l’Afrique dans les échanges commerciaux avec les États-Unis, qui se situe actuellement à 2%, est conséquente aux multiples contraintes liées au manque d’infrastructures électriques, portuaires, ou de transport terrestre et d’accès à Internet, principaux obstacles au développement de l’offre du continent et à la croissance du commerce africain.
D’autres facteurs incluent la faible envergure du commerce intra-Africain qui empêche d’effectuer des économies d’échelle, et les difficultés des producteurs et industriels africains à remplir les critères des standards américains, a-t-elle ajouté.
Pour bâtir le potentiel commercial de l’Afrique, Mme Liser a recommandé aux pays africains à s’engager davantage sur la voie de la gouvernance économique et de se concentrer sur la construction d’infrastructures de développement, en particulier l’électricité et les transports routiers, maritimes, ferroviaires et aériens en vue de relier les hubs commerciaux régionaux et de réaliser des économies d’échelle. «Les nations du continent devraient soutenir la modernisation de leurs banques commerciales et les encourager à financer les petites et moyennes entreprises, tout en identifiant les secteurs clés qui pourraient bénéficier de l’AGOA», a-t-elle souligné.