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Perspectives économiques : Fitch Ratings maintient la note B+ du Gabon avec des perspectives négatives
Publié le jeudi 20 octobre 2016  |  Gabon Economie
Fitch
© Autre presse par DR
Fitch Ratings abaisse la note souveraine du Gabon
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Forte dépendance du secteur pétrolier et climat politique sont les deux principales raisons de la confirmation de cette note qui avait déjà été attribuée au pays en mai dernier.

L’agence de notation internationale Fitch Rating a annoncé le 14 octobre dernier le maintien de la note souveraine à long terme du Gabon en devises étrangères et en monnaie locale à «B+», avec des perspectives négatives. Cette notation attribuée aux émissions obligataires à long terme en monnaie étrangère et locale du Gabon confirme la place du Gabon dans la catégorie dite « spéculative » qui est jugée risquée par les investisseurs. L’agence s’est appuyée sur deux principaux indicateurs pour cela.

«Le Gabon est fortement dépendant du secteur pétrolier, avec les recettes pétrolières représentant 34% des recettes fiscales du gouvernement, 30% du Pib et 76% des exportations totales à la fin 2015», indique l’analyse de l’agence de notation. Malgré une certaine reprise progressive des prix du pétrole, Fitch Ratings prévoit un déclin des tampons budgétaires et extérieurs du Gabon dû à un maintien bas des cours du baril de pétrole et à la diminution de la production du pays dont les puits arrivent à échéance.

Les prévisions de Fitch Ratings parlent d’un déficit budgétaire de 2,5% du produit intérieur brut (Pib) en 2016 contre 1,1% l’an dernier, et sera stable en 2017. Selon l’agence, la réduction des dépenses d’investissement et les récentes réformes sur les subventions pétrolières ne pourront pas compenser la baisse permanente des recettes pétrolières. Et Fitch Ratings de recommander au gouvernement de relancer les investissements, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, comme l’avait promis le président réélu dans son programme de société.

Le volet politique, justement, a pesé de son poids pour cette note du Gabon. Selon Fitch Ratings, la situation politique du pays est « incertaine » à cause des remous autour de l’élection présidentielle d’août dernier. Les critiques sur le bon déroulement du processus électoral et l’attitude d’une bonne partie de la communauté internationale ont grandement contribué à la dépréciation, par les investisseurs, de la destination Gabon. Le contexte politique pourrait réduire les efforts du président Ali Bongo Ondimba à mettre en œuvre des mesures d’assainissement budgétaire et de possibles escalades pourraient avoir des impacts négatifs sur l’économie du pays, conclut l’agence américaine à ce sujet.

Tampons fiscaux, dette publique, Pib…
D’autres indicateurs sous-tendent la note B+ du Gabon par Fitch. Les tampons fiscaux du pays ont érodé et ses options de financement sont réduites. Les dépôts du pays à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et des banques commerciales ont diminué passant de 1,7 milliard de dollars (soit 8,6% du Pib) en fin 2014 à 880 millions de dollars (6,2% du Pib) en mai dernier. La dette publique quant à elle va atteindre 48% du Pib d’ici la fin de cette année, pour culminer à 50% en fin 2018, juste en dessous de la moyenne de 54% des pays notés « B ». Selon l’agence de notation, « la forte dépréciation de la monnaie par rapport au dollar, dans lequel 48% de la dette publique est libellée, et la forte contraction du Pib nominal en raison de la baisse des prix du pétrole » ont contribué à 60% à la hausse de la dette publique de l’Etat gabonais par rapport au Pib depuis 2014.

C’est la même tendance haussière du côté du ratio d’endettement, tiré par le recours accru aux avances statutaires de la banque centrale, aux émissions sur les marchés régionaux et internationaux, ainsi qu’aux emprunts bilatéraux et multilatéraux. Quant à la dette commerciale, qui est de 40% depuis 2013, elle a accru le fardeau de l’intérêt du pays. Le ratio des paiements d’intérêt du gouvernement aux recettes publiques est passé de 4,7% en 2014 à 9,6% en 2015, et devrait se retrouver à 12,8% à la fin de l’année prochaine.

Enfin, se basant sur l’impact des violences de la crise post-électorale et le niveau du climat des affaires actuel, deux facteurs qui pourraient retarder les investissements privés et publics dans le pays, l’agence Fitch a revu ses prévisions de croissance. Aussi, entrevoit-elle une croissance du Pib à 3% pour 2016, et à environ 4% en 2017. Ce qui est légèrement en déphasage des espérances du gouvernement qui projetait 4,5% en 2016 et 5% d’ici 2020.
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