PLUSIEURS cadres du Mouvement démocrate populaire (Modep) étaient réunis à leur siège de la cité Shell (Port-Gentil) samedi, pour un conseil politique présidé par Flavien Franck Rebela Rogombe, secrétaire général exécutif. Ces assises ont été pour les participants une occasion de décrypter l'actualité politique nationale.
Laquelle reste dominée, d'après eux, par les démissions du PDG de Jean Ping, ancien président de l'Union africaine (UA) et de Jacques Adiahénot, ancien secrétaire général du PDG et plusieurs fois ministre de la République. Membre de l'Union des forces du changement (UFC), "le Modep salue avec vigueur et joie ces arrivées dans l'opposition qui se cherche un souffle nouveau depuis 2009" .
Ces engagements, selon le conseil, démontrent qu'en politique tout peut arriver très vite. Et que ceux qui salissent l'honneur des démissionnaires du jour pourraient eux aussi se retrouver à leur place demain. Pour cette structure, même si en politique l'adversité recommande des positions tranchées pour mieux édifier les populations sur les engagements politiques des uns et des autres, il convient de ne pas réduire le combat politique à des pulsions bassement matérielles.
"Prétendre que la sortie de Jean Ping du PDG est d'origine alimentaire, c'est affirmer que 90% des Gabonais qui n'ont jamais goûté aux délices des postes juteux au Gabon devraient systématiquement détester le PDG", affirment Rebela Rogombe et ses hommes pour qui, par de telles réactions et arguments, le pouvoir accrédite maladroitement la thèse selon laquelle "tous ceux qui restent au PDG le sont à cause des privilèges".
Le Modep attend de ces nouvelles personnalités de l'opposition qu'elles déclinent leurs intentions et leurs projets pour le Gabon, en apportant leur expérience des affaires publiques dans un "débat démocratique en panne, marqué par une archi-domination du PDG".
Au sujet de ce qu'il qualifie "d'agitation" dans le deuxième arrondissement de la commune de Port-Gentil, à la suite de la radiation des conseillers municipaux de l'UPG, le Modep pense que "si le PDS et l'UPG sont conséquents, il ne leur reste plus qu'à démissionner pour provoquer une partielle dans cette circonscription" . D'autant que, indique-t-il, la loi précise qu'en cas de démission de plus de la moitié du conseil, il est procédé, dans un délai de trois mois, à une élection partielle. En l'espèce, le PDS et l'UPG constituent une solide majorité de 10 conseillers.
Le Modep s'est intéressé également à la politique sociale du pays, et à la politique interne du parti. Sur la suspension et la redéfinition des fonds communs en prime d'incitation à la performance, le conseil politique attend avec une "curiosité certaine" de voir, chiffres et destinations à l'appui, comment elle va impacter positivement notre société et comment seront redistribuées les économies réalisées.