Alors que certains s’attendent à une prestation de serment de Jean Ping depuis quelques semaines, du côté du pouvoir l’on est sûr que le candidat malheureux à la dernière présidentielle ne franchira pas le cap. Trop risqué, selon Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Le 15 octobre dernier, date symbolique de la fin du premier mandat d’Ali Bongo, une partie de l’opinion s’attendait à voir Jean Ping prêter serment. Il n’en fut rien. L’ancien président de la commission de l’Union africaine, candidat consensuel de l’opposition à la présidentielle du 27 août 2016, a choisi d’appeler «solennellement» ses partisans à poursuivre la résistance, tout en leur annonçant la création de la «Coalition pour la nouvelle République». D’autant qu’il n’a pas cessé de se considérer comme «le véritable président élu de la République gabonaise». Pour autant, il n’est pas question de prestation de serment pour revendiquer «sa légitimité», assurent les soutiens de l’opposant, comme instruits par le cas André Mba Obame en 2011. Pour contester la victoire d’Ali Bongo à l’élection de 2009, l’opposant avait en effet prêté serment à Libreville comme président de la République et annoncé la composition de son gouvernement. Une posture inféconde.
Du côté du pouvoir, on semble attendre le faux-pas de l’ancien diplomate, bien qu’on doute un peu qu’il veuille faire un «cadeau» à ses adversaires. «S’il venait à prêter serment, il sait très bien qu’il se mettrait en marge de la loi, en marge de la légalité et même en marge de la communauté internationale qu’il appelle tant à son secours. Il se discréditerait totalement, parce que personne ne le comprendrait», a prévenu Alain-Claude Bilie-By-Nze, au cours d’un entretien récemment diffusé sur Gabon 24.
Et si le ministre de l’Economie numérique, porte-parole du gouvernement, s’est exprimé avec un sourire en coin, c’est qu’il prétend connaître Jean Ping. «C’est quelqu’un qui est quand même plus intelligent que ça. Ce serait vraiment surprenant de sa part de faire un tel cadeau au gouvernement», s’est-il moqué.