La ministre de l’Economie forestière et son équipe ont environ 100 jours pour régler de manière durable les dommages causés par les animaux sur les cultures agricoles des paysans.
Estelle Ondo, nouvelle ministre de l’Economie forestière, de la pêche et de l’environnement et sa déléguée Chantal Abengdang Mebaley ont rencontré leurs principaux collaborateurs en milieu de semaine pour une prise de contact après la formation du gouvernement le 2 octobre dernier. Au cours de la rencontre qui se tenait à l’auditorium des eaux et forêts à Libreville, la ministre a exhorté ses collaborateurs à se mettre au travail dans le respect des règles et principes administratifs qui sont la ponctualité, la présence au poste de travail, le respect de la hiérarchie et des normes. Pour Estelle Ondo, il est question que les équipes de son département ministériel soient davantage consciencieuses et efficaces compte tenu de l’ampleur du travail à effectuer.
Elle ne pensait pas si bien le dire car les priorités assignées au ministère de l’Economie forestière sont nombreuses pour les trois prochains mois. Edictées jeudi 13 octobre par le Premier ministre Frank-Emmanuel Issoze Ngondet, les actions prioritaires de ce département ministériel placent le règlement du conflit Homme-faune constant au Gabon. Au cours du premier trimestre d’existence de ce nouveau septennat d’Ali Bongo Ondimba, la ministre Estelle Ondo est spécialement chargée de régler la question des indemnisations des populations victimes de dévastations de leurs cultures par les animaux dans les 9 provinces du pays. Des centaines d’hectares de plantations sont détruites chaque année dans le pays par les animaux sauvages, principalement les éléphants.
La ministre de l’Economie forestière devra en outre accélérer la pose des clôtures électriques dans les zones où les incursions des pachydermes sont fréquentes. Ce programme dénommé « Fils et faune », appliqué par l’Agence nationale de protection de la nature (Anpn), a démarré en août dernier dans le parc de la Lopé en vue de repousser les assauts des éléphants contre les cultures des paysans, avec pour objectif la pose de 5 kilomètres de barrières électriques dans une dizaine de sites du pays.
La gestion de ce conflit n’est cependant pas le seul challenge du ministère de l’Economie forestière. Sur le plan forestier, l’institution doit poursuivre l’opérationnalisation des aires maritimes protégées, veiller à une meilleure contribution des opérateurs du secteur à l’amélioration des conditions de vie des communautés villageoises, tout en actualisant la carte forestière du pays. Estelle Ondo a également comme priorité la mise en place de la Bourse du bois, ainsi que des activités de la transformation, de la commercialisation, de la promotion et du négoce du bois au Gabon.
En plus de ces instructions, la ministre de l’Economie forestière et ses collaborateurs devront prendre en mains le devenir du secteur de la pêche. Dans les actions immédiates demandées, on parle de l’aboutissement du projet d’appui à la gestion durable des mangroves visant à assurer la protection des écosystèmes aquatiques. Il y a également cette étude à lancer pour évaluer le potentiel des milieux aquatiques pour savoir quelle est le poids du secteur dans le produit intérieur brut du pays, et surtout travailler à faire baisser le prix du poisson.