Alors que le pays est fortement dépendant de l’extérieur pour sa sécurité alimentaire, le ministre de l’Agriculture vient de décliner les grands défis à relever pour inverser cette tendance.
A l’instar de ses collègues du gouvernement, le ministre de l’Agriculture a pris attache avec l’équipe de son département ministériel, le 10 octobre dernier à Libreville. Une rencontre au cours de laquelle Yves Fernand Manfoumbi a décliné les cinq défis majeurs à relever pour conduire le pays vers l’autosuffisance alimentaire.
Des défis dont l’aboutissement passe par la mise en œuvre du programme Graine, la restructuration du secteur de la production animale pour en tirer plus de profit, l’intensification de la lutte contre la vie chère, ainsi que l’augmentation de la production locale pour une baisse de la dépense alimentaire.
Concrètement, le premier défi consiste à renverser la tendance actuelle, avec une économie fortement dépendante du secteur pétrolier, qui connait des soubresauts suite à la baisse des cours du pétrole depuis quelques années. Si le deuxième défi vise à asseoir l’autosuffisance alimentaire à proprement parler, le troisième a pour objectif la contribution de cette autosuffisance dans la lutte contre le chômage, passé de 28% en 2015 à 29% en 2016.
Le quatrième défi, quant à lui, repose sur l’aménagement du territoire. «Jusque-là limités à cause d’un déficit des investissements structurants devant permettre de disposer d’une qualité suffisante d’énergie pour booster l’industrialisation du secteur agricole, les investissements accrus dans ce secteur devraient être entrepris», a estimé Yves Fernand Manfoumbi.
Le dernier défi, enfin, concerne l’incitation à la production locale. Car, pour baisser les coûts de la vie, «il importe d’accroitre la production afin d’entrainer la baisse des importations des denrées alimentaires qui coûtent près de 300 milliards de francs CFA annuellement à l’Etat», a souligné Yves Fernand Manfoumbi.
«Des défis sérieux, mais pas insurmontables. Surtout qu’aidés par la conjoncture actuelle, les Gabonais se doivent de garder à l’esprit que la manne pétrolière ne continuera certainement pas à les nourrir. Au contraire, il importe de transformer cette faiblesse en opportunités», a déclaré le ministre de l’Agriculture.
Avec un taux d’importation de ses denrées de plus de 80%, le Gabon est fortement dépendant de l’extérieur pour sa sécurité alimentaire. Une tendance que le gouvernement peine à inverser, en dépit de nombreux investissements réalisés dans le secteur agricole ces sept dernières années.