Estimant que la crise politique actuelle nécessite que les Gabonais se parlent pour tenter d’y remédier, l’ancien Premier ministre, soutien de Jean Ping, s’est dit favorable à un dialogue, mais dans «un contexte et un cadre appropriés».
Pour Jean Eyeghe Ndong, indéniablement, «il y a crise au Gabon dans tous les compartiments de notre société». Et depuis l’élection présidentielle du 27 août 2016, la situation ne s’est pas améliorée. Loin s’en faut. S’il continue de contester la victoire d’Ali Bongo à ce scrutin, l’ancien Premier ministre, un des premiers soutiens de la candidature de Jean Ping à la présidentielle, s’est déclaré favorable à un dialogue, à la faveur d’une sortie, le 12 octobre 2016.
Toutefois, pour le sénateur du 2e arrondissement de Libreville, pour tenter de trouver une solution aux «circonstances graves que connaît le pays», ce dialogue doit s’inscrire dans «un contexte et un cadre appropriés». Il importe donc, a indiqué Jean Eyeghe Ndong, que les modalités, le contenu et les objectifs de celui-ci soient définis par toutes les parties prenantes. Il s’agira, a-t-il annoncé d’«un dialogue politique qui ne pourrait pas se tenir sans prendre en compte toutes les pertes en vies humaines, les blessés graves, les compatriotes privés de liberté et toutes les calamités vécues depuis le 31 août dernier».
«Ce serait un dialogue sans tabou», a annoncé l’ancien Premier ministre, non sans souhaiter que «ceux qui partagent le même objectif de démocratie et de justice se concertent préalablement et adoptent une position consensuelle avant de s’engager autour de la table pour de grandes et sérieuses réflexions, de vraies et sincères décisions, toutes aussi grandes que définitives pour un avenir qui vaille pour le Gabon». Pour Jean Eyeghe Ndong «toute prise de position personnelle et précipitée ne peut être que contre-productive et vouée inévitablement à l’échec». Difficile de ne pas voir une attaque à l’encontre de René Ndemezo’o Obiang, président des Démocratie nouvelle (DN), dont la réponse favorable à la main tendue d’Ali Bongo a surpris plus d’un, y compris dans son propre parti.
Or, ayant été présent lors de la déclaration du président de DN, l’élu du 2e arrondissement de Libreville a tenu à dire qu’il ne partage pas la position de celui-ci. «Ma présence au siège de DN se justifiait tout simplement par l’invitation qui m’a été faite à prendre part au vernissage des locaux, autrement dit à l’inauguration du siège de DN et à la présentation du récépissé délivré à ce parti par le ministère de l’Intérieur. Rien d’autre n’expliquait ma présence en ces lieux», a-t-il précisé.