En 2015, l’enveloppe budgétaire allouée au ministère de l’Agriculture, Elevage, ne permet pas de développer le secteur, en comparaison aux budgets des autres pays d’Afrique.
Selon les observateurs, le Gabon a réussi à réaliser des progrès dans le domaine de la lutte contre la faim, qui lui ont permis d’atteindre le premier Objectif du millénaire pour le développement avant la date butoir de fin 2015. Cette réalisation lui a valu une reconnaissance de la FAO début décembre 2014.
De ce qui précède, on serait tenté de conclure que l’agriculture gabonaise se porte à merveille. Mais ce serait mal penser quand on sait que le Gabon est un pays fortement dépendant de l’extérieur sur le plan alimentaire. A preuve, le pays consacre plus 350 milliards de Fcfa aux importations de produits alimentaires pour nourrir une population pourtant faible. Ce qui amène à questionner le volume l’enveloppe budgétaire allouée au ministère de l’agriculture au Gabon.
En 2016, le ministère de l’Agriculture, de l’élevage, des pêches et du développement rural gabonais a consacré 8,017 milliards de Fcfa contre 13,113 milliards de Fcfa en 2015, soit une baisse de plus de 5 milliards de Fcfa. En 2006 par exemple, le budget de l’État était de 1301,63 milliards dont 4,060 milliards affectés au secteur agricole. De ce budget, 170 millions de francs CFA seulement étaient alloués à l’investissement et la part restant au fonctionnement. Depuis 2012, année où l’Etat a consacré 22,196 milliards de Fcfa à l’agriculture pour un budget général de 2453, 1 milliards de Fcfa, les crédits alloués à ce secteur ne cessent de s’éroder.
Cette année-là, les crédits de ce secteur représentaient 0,9% du budget national, et pour la première fois, les crédits d’investissement (15 milliards de Fcfa) étaient en dépassement de ceux affectés au fonctionnement. Entre 2004 et 2014 par exemple, les crédits agricoles ont augmenté de 0,49%. Mais malgré cette lente croissance, le ministère de l’Agriculture détient l’un des budgets les plus amoindris comparativement à certains pays de la Cemac en particulier et de l’Afrique en général.
Exemples d’ailleurs
En zone Cemac notamment au Cameroun, le budget 2016 de l’ordre de 4249,8 milliards de F Cfa. L’Etat a consacré 110, 162 milliards de Fcfa au ministère de l’Agriculture et du développement rural, en hausse de 10 milliards comparativement au budget de 2015 où l’on plafonnait à 100 milliards de Fcfa. Le Congo fait figure de meilleur élève en matière de mise en œuvre de la Déclaration de Maputo. En 2008, 2009 et 2010, le Congo a occupé la 3ème place avec respectivement 7,4 ; 10,1 et 13,7 points venant après le Burundi (2è) et le Burkina Faso (1er). Il est d’ailleurs le seul pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sur les treize Etats retenus.
En effet, la Déclaration de Maputo qui a accouché du Plan détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (Pddaa) du Nepad, signée le 12 juillet 2003 par l’ensemble des Etats d’Afrique, stipule que les Etats doivent consacrer 10% de leur budget annuel au secteur rural. Mais plus de dix ans après, les observateurs s’accordent à reconnaître que la Déclaration de Maputo est très peu suivie.
Lors du 23è Sommet de l’Union africaine réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement le 20 juin 2014 à Malabo en Guinée équatoriale, sous le thème «l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique». L’objectif de ce sommet-bilan 10 ans après la signature de la Déclaration de Maputo était «de donner une nouvelle impulsion à ce secteur essentiel de l’économie africaine, qui emploie deux tiers de la population du continent». Il convient également de rappeler que le Sommet de Malabo se tenait 10 ans après le lancement du Plan détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA/Nepad), dont l’objectif vise à «aider les pays africains à atteindre le taux de croissance agricole de 6% par an». Or le Gabon, dont le budget consacré à l’agriculture est inférieur à 1% du budget général, devra encore consentir d’énormes efforces.
Les bons élèves en matière d’investissements agricoles en % des dépenses publiques :