Dans le but d’obtenir sa libération, les avocats du député démissionnaire du Haut-Ntem ont sollicité l’intervention de la Chambre des représentants des Etats-Unis du fait de la double nationalité de leur client.
Accusé par les autorités gabonaises de détention illégale d’armes, d’association de malfaiteurs et d’instigation à exercer des violences et des voies de faits, Bertrand Zibi Abéghé a été placé en détention en fin-août. D’abord au Camp Roux puis à la prison centrale de Libreville. Selon ses avocats, l’ancien député du Haut-Ntem ayant démissionné avec fracas devant Ali Bongo en juillet 2016, est détenu dans des conditions «dégradantes et humiliantes portant une atteinte grave à sa dignité et son intégrité physique».
Préoccupé par cette situation, Me Eric Moutet a récemment adressé une correspondance à Paul Ryan, président de la Chambre des représentants des Etats-Unis. L’avocat de l’ancien député du Parti démocratique gabonais (PDG, pouvoir) a sollicité l’intervention des élus américains «au nom et pour la défense de (leur) compatriote et ancien collègue». D’autant que Bertrand Zibi Abéghé a acquis la nationalité américaine en octobre 2011.
Interdits de voir leur client depuis ces dernières semaines, les avocats de Bertrand Zibi Abéghé n’hésitent plus à parler d’«enlèvement» et de «séquestration». Lors de la présentation de leur client devant le tribunal de grande instance de Libreville, le 13 septembre dernier, ils n’auraient rien vue de convaincant dans le dossier d’inculpation. «Le dossier est volumineux au niveau de la documentation de tout ce qu’on a retrouvé (comme) pièces à conviction mais dans le fond, je ne trouve pas grand-chose», a indiqué à Radio France internationale (RFI) Me Imbong Fadi, le second avocat. Pour lui, la détention de l’ancien élu de Minvoul est liée à l’affront de Bertrand Zibi Abéghé fait à Ali Bongo à Bolossoville et son soutien à Jean Ping, candidat de l’opposition, lors de la présidentielle d’août 2016.
L’accusation sur la détention illégale d’armes est aussi mince que légère. Pour toute arme, la perquisition du chantier de construction de Bertrand Zibi Abéghé n’a permis de trouver qu’un fusil de chasse. Par ailleurs, les enquêteurs ne sont pas parvenus, jusque-là, à trouver les membres de l’«association de malfaiteurs» que l’ancien élu était supposé diriger. Tout ceci, prédisent les avocats, sent le non-lieu.