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Dites-nous, Issoze Ngondet, c’est quoi un ministre de la logistique ?
Publié le jeudi 13 octobre 2016  |  Gabon Review
Emmanuel
© Autre presse par DR
Emmanuel Issozet Ngondet, nouveau Premier ministre, chef du gouvernement gabonais
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Une des curiosités du gouvernement d’Emmanuel Issoze Ngondet est la création d’un poste de ministre de la Logistique (accolé aux Transports). C’est la première depuis le premier gouvernement de mai 1957 qu’un tel département ministériel est créé au Gabon. Si l’on sait ce qu’est appelé à faire un ministre des Transports, nombreux sont ceux qui, dans l’opinion, ne savent pas ce à quoi sert un ministre de la Logistique !
L’année dernière, le Maroc a créé un ministère de l’Equipement, des Transports et de la Logistique. Mais, jusqu’à présent, le rôle de ce pan sectoriel n’est toujours pas compris ou assimilé par les Marocains. D’ailleurs, le département compte une direction des Routes, une direction des Transports Routiers et de la Sécurité Routière, une direction des Ports et du Domaine Public Maritime, une direction de la Marine Marchande, une direction des Affaires Techniques et des Relations avec la Profession, une direction des Systèmes d’Information, mais nulle part une direction de la Logistique.

Au Gabon, la logistique était jusque-là un terme employé au sein des Forces de police nationale qui disposent d’une direction générale de la Logistique et au sein du ministère des Affaires étrangères qui compte également une direction de la Logistique (équivalent d’une direction de l’équipement). Et voilà qu’au plus haut niveau, le nouveau Premier ministre met en place un poste de ministre de la Logistique (accolé aux Transports).

Selon l’encyclopédie participative en ligne Wikipédia, la logistique est «l’activité qui a pour objet de gérer les flux physiques et les données (informatives, douanières et financières) s’y rapportant, dans le but de mettre à disposition les ressources correspondant à des besoins (plus ou moins) déterminés…». Quant à Larousse, il définit la logistique comme «un ensemble de méthodes et de moyens relatifs à l’organisation d’un service, d’une entreprise, et comprenant les manutentions, les transports, les conditionnements et parfois les approvisionnements». Pour revenir au jargon militaire que sous-tend la logistique, Larousse indique que c’est «un ensemble des opérations ayant pour but de permettre aux armées de vivre, de se déplacer, de combattre et d’assurer les évacuations et le traitement médical du personnel».

Malgré ces définitions diverses et variées, on ne comprend toujours pas le rôle que devra jouer un ministre chargé de la Logistique au sein de l’actuel gouvernement. Est-ce juste pour faire chic qu’Emmanuel Issozet Ngondet a accolé ce mot aux Transports ? Est-ce juste pour montrer une certaine évolution lexicale qu’il a estimé qu’il fallait mettre en place un tel ministère ? «On n’ira pas jusqu’à dire, pour paraphraser Jean-François Ntoutoume Emane, qu’il s’agit d’un «ministère de bric et de broc», mais on aimerait comprendre…», s’exclame un ministre reconduit dans l’équipe actuelle. Et d’ajouter : «qu’il nous dise, Papa Emmanuel, c’est quoi un ministre de la Logistique» !

Dans le gouvernement formé le 2 octobre dernier, le portefeuille des Transports et de la Logistique a échu à Flavienne Mfoumou. Elle a succédé à Ernest M’Pouho Epigat qui, lui, n’avait que les Transports.
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