Dans une lettre ouverte adressée au président français, la campagne internationale œuvrant à la promotion de l’alternance démocratique en Afrique a dressé une liste de requêtes. Notamment le changement de diplomatie vis-à-vis du Gabon et le gel de la coopération sécuritaire.
Dans le prolongement de sa série d’actions initiées depuis le «hold-up électoral» électoral d’Ali Bongo au dernier scrutin présidentiel, Tournons la page a adressé une lettre ouverte à François Hollande, le 5 octobre dernier. Œuvrant à la promotion de l’alternance démocratique en Afrique, les promoteurs de cette campagne ont demandé à Francois Hollande un changement de diplomatie vis-à-vis d’Ali Bongo et le gel de la coopération sécuritaire suite au hold-up électoral.
Tournons la page a fondé sa démarche sur la position de la France tout au long de la crise postélectorale au Gabon, avec une voix beaucoup plus forte vers la critique qu’à l’accoutumée. «Si les autorités du Gabon ont la responsabilité première de prendre les initiatives qui restaurent la confiance des Gabonais en leurs institutions, la France n’a-t-elle pas la responsabilité d’accorder sa politique extérieure avec le respect des droits fondamentaux et des valeurs démocratiques ?», s’est interrogé le mouvement.
Dans ce sens, Tournons la page s’est livré à une série de questions tout aussi pertinentes : «Quelle confiance les Français peuvent-ils avoir en l’action diplomatique de leur pays ? Quel message envoyez-vous aux Gabonais (…) qui risquent leur vie pour refuser la confiscation du pouvoir dans leur pays ? Alors que les services secrets gabonais ont mis sur écoute les observateurs de l’Union Européenne lors de leur mission à Libreville, continuerez-vous à faire d’Ali Bongo Ondimba un interlocuteur légitime ?»
Le mouvement estime que «Le non-respect par la Cour constitutionnelle d’une confrontation des procès-verbaux des bureaux de votes en présence des deux parties est la preuve d’une inversion flagrante des résultats qui valide la victoire de Jean Ping». Il estime qu’il est encore temps pour la France de rectifier le tir. «C’est pourquoi nous vous demandons de geler les relations diplomatiques avec le gouvernement d’Ali Bongo et de suspendre la coopération sécuritaire française auprès de ce régime», a lancé Tournons la page.
Par ailleurs, les signataires de la lettre ouverte estiment que «La France peut rappeler son attachement au respect des droits de l’homme, en demandant la libération de tous les militants de la société civile et de tous les détenus politiques ainsi qu’une enquête internationale indépendante sous l’égide des Nations unies sur les massacres, les disparitions et les arrestations arbitraires». Pour conclure, « Tournons la page » pense que «La France devrait demander des comptes concernant la mise sur écoute des observateurs européens par les services secrets gabonais et sanctionner les responsables du coup d’Etat électoral et de la répression contre le peuple gabonais (gel et surveillance de leurs avoirs à l’étranger, interdiction de visa, annulation des titres de séjour…)».