L’Université Omar Bongo semble être à nouveau en proie à ses vieux démons, alors qu’aux dires du Pr Marc Louis Ropivia, recteur de cette institution, s’adressant au Premier ministre Daniel Ona Ondo, «tout allait bien et la sérénité serait revenue au sein de cette institution» qui, il y a une semaine à peine vibrait encore au rythme des échanges de projectiles et gaz lacrymogènes entre étudiants et gendarmes et, encore, le 17 mars.
Programmée pour le 17 mars 2013 à 10 heures, l’assemblée générale des étudiants de l’université Omar Bongo conduite par la «Ligue estudiantine des droits de l’Homme», souhaitée pour examiner l’évolution des engagements pris par les hautes autorités dans la résolution de la crise qui frappe l’Université Omar Bongo, n’a pas tenu ses promesses. Ne voulant rien manquer des décisions qui auraient été prises à l’issue de cette rencontre et surtout pour contenir d’éventuels débordements pouvant en découler, les gendarmes ont effectué le déplacement du temple du savoir bien avant les concernés eux-mêmes.
«À 7 heures les gendarmes étaient déjà sur le campus. Une fois que nous nous sommes réunis pour prendre part à l’AG, les gendarmes ne se sont pas fait prier pour nous lapider de bombes lacrymogènes. Ces échauffourées ont conduit les étudiants à sortir de l’enceinte de l’université pour chercher à se réfugier quelque part, ce qui a occasionné l’embouteillage dans la ville précisément sur le boulevard Triomphal Omar Bongo et sur la voie allant de l’ancienne Sobraga à derrière la prison», explique un étudiant en faculté de droit.
Justifiant cette énième érection de barricades malgré les démarches entreprises auprès des autorités administratives de l’UOB depuis sept mois déjà, Luc, un autre étudiant, fustige le comportement du recteur qui selon lui, est censé défendre et protéger l’étudiant mais aurait choisi de garantir ses intérêts personnels. «Il veut simplement montrer aux autorités qui l’ont nommé à cette place, que tout va bien. Malheureusement il se plaît à distiller la contre information aux autorités. Mieux, il préfère pondre des communiqués de menaces à l’endroit des étudiants».
Les revendications de cette jeunesse estudiantine, se résumeraient à la levé de la mesure d’exclusion des 34 étudiants de la faculté des droits et des sciences économiques, le payement intégral des bourses, le remboursement des frais de scolarité conformément à l’article 32 du décret portant attribution des bourses au Gabon, le rétablissement des franchises universitaires levées depuis 2012, la réfection de la bibliothèque universitaire, le déploiement du wifi sur le campus, entre autres.