Ayant donné des gages d’un démarrage des cours dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire au début du mois d’octobre, le ministre de l’Education nationale était allé trop vite en besogne, avaient décrié certains professionnels du secteur. Depuis, Florentin Moussavou a revu son enthousiasme à la baisse. Dans un communiqué daté du 6 octobre 2016, il a laissé entrevoir l’impossibilité de voir la rentrée scolaire 2016-2017 intervenir avant la fin du mois en cours.
Si dans la capitale et à l’intérieur du pays «tous les services administratifs sont à pied d’œuvre» pour permettre une rentrée des classes dans les meilleures conditions, à en croire la tutelle, le retard sera dû essentiellement à des aspects techniques. Il s’agit notamment de régler la question de l’«orientation des élèves admis en Sixième vers les établissements les plus proches du lieu de résidence de leur famille», de l’orientation des élèves de Seconde de l’enseignement techniques. Le retard serait également dû à «la répartition des tables-banc vers les établissements de l’intérieur du pays et de Libreville en cas de besoin» et aux nominations et affectations du personnel administratif.
Toutefois, le ministère de l’Education nationale a tenu à indiquer que depuis ces dernières semaines, ces différents «dossiers indispensables» sont bel et bien à l’étude en vue de l’adoption du calendrier scolaire 2016-2017. Pourtant, au-delà de ses seuls aspects techniques et administratifs évoqués par le gouvernement, la Confédération nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), ayant appelé à une première grève le 17 octobre prochain, a posé ses conditions avant la reprise des cours.
«La rentrée scolaire 2016-2017 est conditionnée par le paiement de la PIP du 2e trimestre 2015, le paiement des rappels, l’organisation du concours interne d’entrée à l’ENS, le paiement des cas d’omissions PIFE 2015, le paiement intégral des arriérés de salaires séquestrés de mars à août 2015, l’augmentation des capacités d’accueil, la réhabilitation des établissements vétustes, le retour à un climat sécuritaire favorable a une reprise de cours», avait déjà prévenu Marcel Libama, un des leaders syndicaux du secteur. Bras-de-fer et empoignades à l’horizon.