En attente de la rallonge budgétaire promise par le gouvernement, en vue du paiement de leurs salaires des deux derniers trimestres de 2016, les agents de la Société gabonaise de transport (Sogatra) montrent les crocs.
N’ayant pas perçu leurs salaires du mois de septembre dernier, les agents de la Société gabonaise de transport (Sogatra) ont tenu à faire le point sur la situation financière de leur entreprise. Au terme d’une réunion convoquée en urgence le 5 octobre courant au siège de Libreville, le syndicat des conducteurs et techniciens de cette société (Sycotec) a déploré l’incapacité de l’entreprise à assumer les charges salariales. Celles-ci ont toujours été du ressort de la tutelle, du fait que les recettes ne permettent pas de couvrir ces charges.
Or, ces derniers mois, en dépit des relances de leur hiérarchie, le gouvernement s’est muré dans un silence pour le moins inquiétant. Cyrille Gaston Ndoudi Ledoumou, président du Sycotec, craint donc une nouvelle cessation de paiement, non sans cacher que ce nouveau retard dans le paiement de leurs salaires peut avoir des incidences sur la qualité des prestations. Pourtant, les syndicalistes ne parlent ni de grève ni d’avertissement. D’autant que, assurent-ils, «depuis l’arrivée de Patrick Assélé, un dialogue franc s’est ouvert entre les responsables et les employés. Le nouveau directeur général fait énormément d’efforts, aussi bien pour apaiser les tensions que pour développer la société, qui compte désormais une centaine de bus fonctionnels contre une vingtaine avant son arrivée».
A quel niveau se trouve le blocage dans ce cas ? Selon les agents, il est niveau du ministère du Budget, plus précisément au niveau de la direction générale du Budget et des Finances publiques. Si en 2015 celle-ci avait consenti à débloquer plus de 6,2 millions de francs CFA pour le fonctionnement de Sogatra, en 2016, elle n’a octroyé que 3,8 millions pour le même fonctionnement sans que la société n’ait réduit ses effectifs. Or, cet argent n’a pu servir qu’à payer les salaires des six premiers mois de 2016. Depuis septembre dernier, les agents n’ont pas été payés, et aucune réponse à la demande de rallonge budgétaire de la subvention n’a été apportée jusque-là par Jean-Fidèle Otandault.
Le départ d’Ernest Mpouho Epigat, ancien ministre des Transports, et Christian Magnaga, ancien ministre du Budget et des Comptes publics (désormais aux Mines), ne devrait pas arranger les choses. A en croire les agents, les deux membres du gouvernement avaient montré leur volonté de voir cette rallonge budgétaire aboutir. Un premier dossier pour les nouveaux ministres Flavienne Nfoumou Ondo (Transports) et Mathias Otounga Ossibadjouo (Budget).