Quelques jours après sa formation le premier gouvernement du second septennat d’Ali Bongo est déjà attendu sur le chantier de logements sociaux, qui apparaît comme un des principaux échecs du précédent mandat.
Dès son arrivée au pouvoir, Ali Bongo avait promis de régler la question du logement et de l’habitat au Gabon. Sept ans après, il n’est toujours pas parvenu à tenir sa promesse. Si le président de la République avait annoncé la construction de 5000 logements sociaux par an, pour espérer atteindre 35 000 à la fin de son mandat, seul un total national de 13 700 est véritablement sorti de terre. Pourtant, malgré cette maigre réalisation, le gouvernement n’avait d’ailleurs pas caché sa fierté en procédant, en février 2016, à la remise des clés à près de 876 gabonais sur le site dit «Alhambra» à Angondjé, au nord de Libreville.
Par ailleurs, cette remise des clés aux demandeurs sélectionnés par tirage au sort n’a pas connu le succès escompté. Des occupations illégales sont en cours sur certains sites, à l’instar de celui d’Angondjé, sans pour autant que les autorités agissent pour rétablir les ayant droit dans leur droit. Après sa formation, d’aucuns s’interrogent sur la capacité du premier gouvernement du second septennat d’Ali Bongo à reprendre la main sur ce projet qui constitue un des échecs patent du précédent mandat. Issose Ngondet et les siens seront-ils à la hauteur du défi ? Si certains semblent ne pas douter de leurs compétences, d’autres estiment que le groupe des 40 n’a pas intérêt à se louper. L’un d’eux, Bruno ben Moubamba, devra particulièrement faire ses preuves.
Après que ses prédécesseurs, Blaise Louembé et Désiré Guedon, se soient cassé les dents sur le dossier du logement social, en dépit de leur bonne volonté et de leurs nombreux efforts, le nouveau ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement sera évalué sur sa capacité à offrir aux Gabonais un logement décent et peu coûteux. «Une des conditions qui accablent de nombreux Gabonais est le logement social. Les Gabonaises et les Gabonais vivent dans des bidonvilles : des quartiers difficilement accessibles, non urbanisés et soumis à des conditions d’intempéries difficiles. Le développement du logement social et l’urbanisation des cités est une des premières priorités de mon projet politique», lit-on dans le projet de société du candidat de l’Union du peuple gabonais (UPG-radicale) au dernier scrutin présidentiel. Lors de la campagne électorale en août dernier, il annonçait la «construction de 200 000 logements en 20 ans», soit 10 000 logements par an. Bien plus que ce que projetait Ali Bongo en 2010.