De retour d’un voyage qu’il qualifie « d’exil politique forcé » en Guinée Equatoriale après les violences post-électorales, Roland Désiré Abaa, un des candidats malheureux à la dernière présidentielle, rejette catégoriquement l’idée de toute participation au dialogue national initié par Ali Bongo Ondimba.
Favorable à un dialogue national pouvant aider le Gabon à se défaire des accords coloniaux qu’il dit être à l’origine de la crise politique de l’heure, Roland Désiré Abaa, candidat à la présidentielle du 27 août dernier a écarté toute hypothèse de main tendue d’Ali Bongo Ondimba qu’il reconnait cependant comme Président de la République. De retour de Guinée Equatoriale où il y a séjourné un mois à la faveur d’une protection diplomatique après les émeutes, Roland Désiré Aba a battu en brèche la participation au dialogue national. Pour ce dernier la main tendue de l’actuel Premier Magistrat gabonais ne se justifie pas. « Car tout acteur politique qui viendrait à participer à ce projet voudrait tout simplement rentrée dans la configuration du partage du pouvoir, une chose qu’on a tout le temps décrié et qui n’a jamais donner des résultats escomptés », assène-t-il, toute en signifiant que chaque candidat à la présidentielle dispose de son propre programme de société.
« Le partage du pouvoir n’est pas à l’avantage des populations parce que comme on le dit partage de pouvoir signifie que chacun ne pense qu’à ses propres intérêts » a ajouté Roland Désiré Abaa qui milite toujours en faveur de la révision des accords de coopérations passés avec la France. Autre cheval de bataille de ce dernier, la rédaction d’une nouvelle constitution devant porter sur les fonts baptismaux la « Nouvelle République ». Laquelle nouvelle république permettra de se départir de l’héritage colonial qui réduit les Chefs d’Etats de l’ancienne mère-patrie en simple gérants, selon le candidat malheureux.
« Nous pensons que c’est le moment de centrer l’intérêt de la nation, nous pensons qu’à travers ce dialogue notre pays peut sortir de la confiscation dans laquelle il se trouve. Cela permettra de mettre fin au climat de soupçon, d’hypocrisie dans lequel nous vivons actuellement » a-t-il déclaré. Interrogé sur la reconnaissance d’Ali Bongo Ondimba comme président de la république chef de l’état, Roland Désiré Abaa a rappelé que tout acquis est juridique faisant allusion à son investiture. « Dès lors que nos instruments de droit se sont prononcés, en tant que citoyen j’ai l’obligation de respecter la loi. Oui je reconnais Ali Bongo Ondimba comme Président de la République, chef de l’état vu qu’il apprêté serment ».
Accusé à tort ou à raison d’avoir perçu plusieurs dizaines de millions de francs CFA pour soutenir Ali Bongo Ondimba, Roland Désiré Abaa qui a nié les faits a appelé les uns et autres d’apporter des preuves matérielles pour le confondre devant l’opinion nationale et internationale.