LIBREVILLE - La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, jeudi, l’ouverture prochaine d’un examen préliminaire sur les violences post-électorales au Gabon.
Dans un communiqué, la procureure Fatou Bensouda indique qu’elle examinera les informations disponibles avant de décider s’il y a lieu d’ouvrir une enquête formelle. Elle a indiqué que cela va « déterminer si les critères imposés pour l’ouverture d’une enquête sont réunis ».
Cette annonce de la CPI est la réponse à la saisine du gouvernement gabonais. En effet, le 21 septembre dernier, la CPI avait été saisie par le gouvernement pour l’ouverture, sans délai, d’une enquête au Gabon pour « incitation à commettre le crime de génocide et des crimes contre l’humanité ».
Au cours d’une conférence de presse tenue jeudi à Libreville, la ministre de la Justice, Garde des sceaux, maître Dénise Mekam’ne a annoncé qu’elle a saisi la procureure près la Cour pénale internationale(CPI) pour une enquête, suite à la gravité des crimes perpétrés par les partisans du candidat Jean Ping, au lendemain de la publication des résultats de l’élection présidentielle du 27 août dernier par la CENAP.
Mme. Mekam’ne a déclaré que la saisine de la Cour pénale internationale découle de la volonté du gouvernement de faire la lumière sur les conséquences des violences post-électorales marquées par des crimes contre l’humanité, un domaine qui est du ressort de la juridiction internationale.
« Le Gabon demande instamment à la procureure près de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête et d’envoyer dans les plus brefs délais des enquêteurs sur place. Ceux-ci auront pour mission de constater les crimes déjà commis et de prévenir dans un proche avenir la survenance d’actes de déstabilisation du pays et de recours de violence », a-t-elle dit.
L’opposant Jean Ping a également invité Amnesty international et la procureure de la CPI à mener des investigations sur des faits "d’assassinats, de disparitions et de violations des droits de l’homme".