A la faveur d’une toute récente rencontre avec des diplomates accrédités au Gabon, Jean Ping et les siens ont appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités après la décision de la Cour constitutionnelle.
Ayant vu sa requête en réformation rejetée par la Cour constitutionnelle le 24 septembre 2016, pour permettre à Ali Bongo de rempiler à la tête du pays, Jean Ping estime que «le processus électoral s’est soldé par un échec de la démocratie». Pour ses soutiens, «il s’est une nouvelle fois soldé par un coup d’Etat électoral», dont l’issue devrait interpeler la communauté internationale. D’autant que celle-ci a pesé pour que le candidat de l’opposition saisisse la Cour pour tenter de régler la crise issue de la publication des résultats dans la province du Haut-Ogooué.
A la faveur d’une rencontre organisée le 27 septembre avec les ambassadeurs de l’Union européenne, des Etats-Unis, de France et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale (Unoca), le camp de Jean Ping a invité la communauté internationale «à prendre ses responsabilités devant cette situation qui l’engage également». Dans l’équipe de l’ancien président de la commission de l’Union africaine, l’on tente d’orienter le regard des partenaires internationaux du Gabon vers la «comptabilisation précise des arrestations, des assassinats et des massacres qui ont été perpétrés par certains éléments des forces de défense et de sécurité, appuyés par les escadrons de la mort».
«Au Gabon, sous Ali Bongo, l’Etat de droit n’est désormais plus qu’une vue de l’esprit. (…) Tout est mis en œuvre pour créer un climat de terreur et de psychose généralisé. Le régime Bongo-PDG a atteint le point de non-retour dans la barbarie, la dictature et le non-respect des droits élémentaires vis-à-vis de la personne humaine», s’inquiètent les soutiens de Jean Ping. Face à cette situation, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de Jean Ping, a assuré que l’opposant est plus que jamais déterminer à «restituer au peuple gabonais sa souveraineté, et à donner toute sa légalité au pays réel qui dispose de la légitimité».
D’après le porte-parole du candidat malheureux de la présidentielle d’août dernier, «il n’est pas question pour lui (Jean Ping) et les siens de reconnaitre Ali Bongo comme futur président de la République», d’autant que son mandat actuel arrive à son terme le 15 octobre 2016. «Le président Ping ne se prêtera et ne cautionnera aucun arrangement d’arrière-boutique sur le dos du peuple gabonais qui a tant souffert, et qui souffre encore de cette période traumatique», a prévenu Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, non sans inviter à nouveau les Gabonais à «la mobilisation et à la vigilance, pour faire échec (au) coup d’Etat électoral», dont il accuse Ali Bongo et la Cour constitutionnelle.