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Le Gabon solde toujours sa crise post-électorale après l’investiture de Bongo
Publié le jeudi 29 septembre 2016  |  AFP
Cérémonie
© AFP par Steve Jordan
Cérémonie d`investiture du président Ali Bongo
Mardi 27 septembre 2016. Libreville. Le président réélu du Gabon, Ali Bongo Ondimba a prêté serment en présence de quatre chefs d’Etat africains et de plusieurs personnalités.
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Un nouveau Premier ministre pour un "gouvernement d'ouverture", des familles qui dénombrent 26 morts, des opposants toujours aux prises avec la justice, le rétablissement complet des connexions internet, le Gabon continuait mercredi de solder sa crise post-électorale.

Le président Ali Bongo Ondimba a nommé par décret un nouveau Premier ministre pour "former un gouvernement d'ouverture", a annoncé mercredi soir la présidence au lendemain de l'investiture du chef de l'Etat. Son rival Jean Ping conteste toujours sa réélection.

"Ce gouvernement pourrait être annoncé au plus tard dimanche", selon le ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie-By-Nze.

C'est le ministre des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze Ngondet, qui remplace Daniel Ona Ondo à la tête du gouvernement. Samedi, M. Issoze Ngondet avait demandé aux Nations unies d'aider le Gabon à reconstruire "l'unité du pays" après l'appel au dialogue lancé par Ali Bongo.

Sa nomination et l'annonce d'un "gouvernement d'ouverture" ont laissé de marbre les partisans de Jean Ping.

"Je m'en fiche. Cela ne change rien. Il (Ali Bongo) doit partir", a déclaré à l'AFP son directeur de cabinet, John Nambo. Jean Ping prendra la parole jeudi après-midi, a-t-il ajouté.

La victoire d'Ali Bongo a été validée vendredi dernier par la Cour constitutionnelle qui a rejeté la requête de Jean Ping dénonçant des fraudes.

Ce dernier parle d'un "déni de justice" et s'autoproclame toujours le "président élu", mais ne dispose plus d'aucun recours légal après la décision de la Cour.

Une vie normale a repris en apparence au Gabon après un moins de tensions depuis le scrutin à tour unique du 27 août.

- 'Chape de plomb' -

Pour la première fois depuis le 31 août, l'internet était disponible mercredi le soir après 18h00 (17h00 GMT), alors que les connexions étaient impossibles depuis quatre semaines toutes les nuits jusqu'à environ 06h30 du matin. Aucune explication officielle n'a jamais été donnée. Le réseau de messagerie instantanée Whatsapp était également de nouveau disponible.

Des opposants étaient toujours enre les mains de la justice. Parmi eux, l'ex-patron du renseignement, Léon-Paul Ngoulakia, cousin du président passé à l'opposition, "vient d'être libéré", a indiqué son avocat français Eric Moutet à l'AFP. "Il est en liberté provisoire le temps de l'instruction du dossier".

L'ex-député Bertrand Zibi, qui avait démissionné en provoquant publiquement Ali Bongo dans un discours fin juillet, "est toujours emprisonné à Gros-Bouquet (centre de détention à Libreville, NDLR). On va déposer une plainte à New York dans 15 jours parce qu'il a la nationalité américaine".

"D'autres personnes ont été arrêtées la semaine dernière mais je n'ai pas encore les mandats (de défense)", a poursuivi M. Moutet, qui est également l'avocat de Jean Ping. "Les gens commencent à avoir peur. Il y a une espèce de chape de plomb qui est en train de s'installer sur le Gabon", selon lui.

Une "cellule des disparus" au QG de Jean Ping a par ailleurs enregistré "26 décès déclarés par des parents, qui ont identifié les corps. Tous ont été tués par balles entre le 31 août et le 4 septembre", a déclaré l'une de ses responsables consultée par l'AFP mercredi.

Le gouvernement a fait état de trois morts dans l'éruption des violences qui a suivi la première proclamation de la victoire d'Ali Bongo le 31 août.

Une campagne intitulée "Tournons la page" a demandé "la libération" de "tous les détenus politiques", ainsi qu'"une enquête internationale indépendante sous égide des Nations unies pour faire la lumière sur les massacres, les disparitions et les arrestations arbitraires".

Animée par un acteur de la société civile gabonaise, Marc Ona, et le Secours catholique en France, "Tournons la page" demande aussi à la communauté internationale "de ne pas reconnaître le gouvernement d'Ali Bongo Ondimba".

M. Bongo apparaît à la tête d'un pays divisé et relativement isolé. Seuls quatre chefs d'Etat africains ont assisté à son investiture (Sao Tomé, Mali, Togo, Niger). D'autres pays, comme le Cameroun, le Sénégal et le Maroc, l'ont aussi félicité pour sa réélection.

La France et les observateurs électoraux de l'Union européenne ont regretté que la Cour n'ait pas dissipé tous les doutes entourant le scrutin à un tour du 27 août.

Des diplomates - France, Etats-Unis, Union européenne et Nations unies - ont rencontré M. Ping mardi après-midi après avoir assisté à la prestation de serment d'Ali Bongo.

Samir TOUNSI
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