La collaboration pionnière entre le gouvernement gabonais et l’organisation internationale non-gouvernementale seashepherdglobal pour lutter contre la pêche illégale et préserver la biodiversité marine, vient d’effectuer plusieurs missions de contrôle et de surveillance des pêches illégales dans les eaux gabonaises.
« Je n'ai jamais vu une telle abondance de vie marine dans le monde. Hélas, notre travail montre que la pêche non contrôlée est une menace importante qui éliminera la biodiversité et les pêcheries du golfe de Guinée. Pour l'éviter, l’application des lois doit s'intensifier », insiste Peter Hammarstadt, capitaine et directeur de campagne de l’opération Albacore de Sea Shepherd.
20 % du total des prises mondiales de thon atlantique sont effectuées dans la ZEE du Gabon
Les résultats de cette opération ont ainsi permis de réaliser que la Zone économique exclusive (ZEE) du Gabon, d’une superficie de 200 000 km², concentre 20 % du total des prises mondiales de thon atlantique. D’où cette nécessité de faire respecter la loi au regard du lourd bilan de la pêche illégale mis au jour par cette mission.
Car, outre l’inquiétude suscitée par les chiffres, c’est la violence de la pêche illégale qui est également révoltante, explique-t-on du côté de l’opération Albacore. Comme le démontrent les cinq missions de 21 jours passées dans les eaux du Gabon et de Sao Tomé et Principe durant la saison de pêche au thon 2016.
Tenez : le 6 août dernier, le palangrier espagnol Alemar Primero, autorisé à pêcher le thon dans les eaux santoméennes, a été arraisonné en collaboration avec le Gabon. Le docteur. Mike Fay, conseiller spécial du chef de l’Etat pour le programme « Gabon Bleu » et explorateur résident du National geographic décrit l'horreur découverte à bord : « Dans les congélateurs étaient entassés de milliers d'ailerons de requin — au moins 20 tonnes — et pas un seul thon n’était visible. Ce bateau avait illégalement massacré des requins en contradiction avec sa licence et contre les règlementations de l'UE».
Face à cette situation, les autorités gabonaises ont exprimées leur mécontentement face à l'ampleur de la capture de requins par la flotte européenne de pêche à la palangre, et à travers laquelle, les baleines, les dauphins, les requins et les tortues sont régulièrement capturés dans les filets de pêche au thon.