Les pays producteurs entendent se consulter en marge du forum d’Alger pour réduire l’offre afin de stabiliser le marché.
La question du gel de la production pétrolière mondiale est centrale au sommet d’Alger des pays producteurs, qui se tient en marge du 15e Forum international de l’énergie cette semaine. Selon certains délégués de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) à cette rencontre, l’on pourrait effectivement déboucher sur un accord qui vise à réduire l’offre.
Le but étant de stabiliser le marché. Les cours du brut ayant été divisés par plus deux voire par trois depuis 2014 en raison d'un excédent de l’offre, les pays de l'Opep et la Russie cherchent à rééquilibrer le marché via une baisse de la production.
Selon plusieurs experts de la question, la réunion d’Alger est extrêmement importante. Pour Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques il est urgent pour les producteurs de pétrole, membres de l'Opep et non-Opep, dont la Russie, d'arriver au plus tôt à un accord sur le gel de la production.
Pour ce spécialiste du secteur pétrolier, «l'Opep a une lourde responsabilité dans la stabilité du marché pétrolier, du fait que sa production a augmenté alors que celle des pays non-Opep a diminué».
Optimiste quant à la conclusion d’un tel compromis, Abdelmadjid Attar, actuel vice-président de l’Association algérienne de l’industrie du gaz estime que tous les signaux sont positifs pour un éventuel accord sur le gel de la production pétrolière.
Il reste donc à concilier les grands producteurs, notamment l’Iran et l’Arabie Saoudite. Des informations filtrent qui indiquent que vendredi dernier, l’Arabie saoudite avait proposé de réduire sa production pétrolière si l’Iran acceptait de plafonner la sienne cette année.
Les cours du pétrole ont dans un premier temps bénéficié de cette perspective de compromis, mais l’espoir s’est vite envolé et le baril a encore perdu 4%, avant de rebondir lundi d’environ 2%.
L’objectif est maintenant de convaincre l’Iran de geler sa production à des niveaux acceptables. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a souligné qu’une réunion informelle des membres de l'Opep prévue en marge du Forum international de l'énergie à Alger, était « purement consultative ».
Le pays envisage porter sa production à 4 millions de barils par jour, même si celle-ci a stagné à 3,6 millions ces derniers mois.
Les Emirats arabes unis se sont prononcés en faveur de ce gel le 26 septembre 2016. L’Algérie compte de son côté peser de son poids dans le cartel des producteurs mondiaux de pétrole pour qu’il y ait ce consensus qui apparait salvateur pour le secteur.
Le ministre de l’Energie de l’Algérie, Noureddine Boutarfa, assure que la réunion doit aboutir à « une solution positive » pour stabiliser le marché.