Réagissant à la proclamation de la réélection d’Ali Bongo par la Cour constitutionnelle, l’éditorialiste, chroniqueur à RFI, a estimé que cette décision exprime un manque de courage de la part des juges.
En rejetant dans le fond la requête de Jean Ping, pour faute de preuves, afin de permettre à Ali Bongo de rempiler à la tête du pays, les juges constitutionnels gabonais ont refusé de faire l’histoire. C’est en tout cas la déduction de Jean-Baptiste Placca, intervenant le 24 septembre courant dans le cadre de sa chronique hebdomadaire sur Radio France internationale (RFI). «Pour faire l’histoire, il faut des hommes et des femmes de courage capables, ne serait-ce qu’un instant dans leur vie, de faire preuve d’une hardiesse héroïque», a-t-il indiqué, avant de rappeler que «ce n’est pas exactement ce qu’il s’est produit cette nuit (23 septembre 2016) à Libreville».
Pour Jean-Baptiste Placca, «le courage était si peu présent que les membres de la Cour constitutionnelle, avant même de rendre leur arrêt, se sont fendus d’un message (…) à l’endroit des Gabonais, pour leur dire qu’ils avaient repéré ceux qui parmi eux voudraient éventuellement s’en prendre à eux ou à leurs familles». Des «menaces à mots à peine couverts» qui, selon lui, n’ont pas manqué de jeter un doute sur la qualité du jugement rendu par la Cour. Alors que la liberté et l’impartialité des juges constitutionnels gabonais reste plus que jamais une question à élucider, le chroniqueur comprend mal «la gymnastique» de la Cour, dont le seul objectif a semblé être de «sauver les apparences». Sinon, de quoi procède le fait d’avoir choisi de retenir les contestations du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), n’ayant déposé aucun recours, plutôt que le recomptage des résultats du Haut-Ogooué demandé par Jean Ping ?
«L’histoire, a conclue l’éditorialiste, s’écrira une autre fois, lorsque les Gabonais auront décidé qu’il est vraiment temps de passer à autre chose.»