Suite à la publication du rapport de l’Union Européenne(UE) qui regrette que la Cour constitutionnelle n’ait pas corrigé les anomalies constatées par ses observateurs, lors du scrutin présidentiel, le Secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, a dénoncé sur Rfi l’attitude de l’UE. Il accuse par ailleurs Bruxelles d’être « déçue de n’avoir pas instaurer le carnage qu’elle espérait »
Trois jours après la confirmation de la réélection d’Ali Bongo par la Cour constitutionnelle, plusieurs réactions aussi bien au niveau national qu’international se succèdent mais ne se ressemble pas. Si certains, à l’instar de Macky Sall, président du Sénégal, le président camerounais Paul Biya ont clairement félicité Ali Bongo pour sa réélection, d’autres par contre, se sont contentés d’adopter des postures moins claires, en prenant simplement acte ou note de la décision de la cour constitutionnelle. L’UE quant à elle regrette que les anomalies relevées par ses observateurs n’aient pas été rectifiées par la Cour.
Loin d’être tendre avec la Cour constitutionnelle, le rapport de l’UE a entre autres dénoncé le fait que la haute juridiction « n’ait pas été en mesure de rectifier de manière satisfaisante les anomalies observées lors du recensement du vote ». Pour le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, « contrairement au protocole d’accord signé avec le gouvernement, elle n’a eu qu’un accès très limité au processus de recours et au contentieux. L’UE regrette par ailleurs que le travail de la mission d’observation de l’Union africaine(UA) n’ait pu être exploité davantage. Dès lors la confiance du peuple gabonais concernant l’intégrité du processus électoral peut légitimement être mise en doute. »
Il n’en fallait pas plus pour que le Parti démocratique gabonais sorte de sa réserve. Par la voix de son Secrétaire général, Faustin Boukoubi, le PDG s’est dit surpris de l’attitude du l’UE. « Nous sommes désagréablement surpris par l’attitude des observateurs de l’Union Européenne qui tiennent à embraser le Gabon », a déclaré Boukoubi sur Rfi. Cette réaction, a-t-il poursuivi, n’est autre que l’expression d’une déception de n’avoir pas obtenu ce qu’ils voulaient. « Ils sont certainement déçus de n’avoir pas réussi à instaurer le carnage qu’ils espéraient car ils pensaient assouvir leur soif d’exotisme en assistant à une guerre de sauvages dans ce qu’ils croyaient être une jungle pour terroristes, c’est à dire le Gabon », a-t-il martelé.
Pour Faustin, « Bruxelles voudrait ouvrir un nouveau foyer de tensions comme si les drames de Syrie, de Libye, de terrorisme grandissant en Occident où de milliers d’immigrés dont beaucoup meurent sans assistance ne suffisent pas », a-t-il déclaré ; avant de convoquer la maturité des gabonais. « Les gabonais sont matures, nous arriverons à régler paisiblement nos différends ».