Libreville, Gabon – Ali Bongo Ondimba, fier de sa victoire veut décidément vite tourner la page tumultueuse post-électorale.
Alors qu’on imaginait de sa cérémonie de prestation de serment aura lieu le 16 octobre prochain comme en 2009, Ali Bongo se comporte en homme très pressé. Pressé de ne plus entendre parler au quotidien du score soviétique de sa province d’origine le Haut Ogooué où les populations ont voté à 99,93%, lassé aussi d’entendre que la Cour constitutionnelle n’a pas dit le droit .
Ali Bongo veut aller vite, probablement pour revêtir sa vaste de commandement. Celle qui lui permet d’aller dans toutes les rencontres internationales pour défendre le vert, jaune et bleu, les couleurs du Gabon. Pressé de retrouver une vie tranquille de chef d’Etat avec tout ce que cela confère en terme d’honneurs et de petites gâteries. Pressé aussi d’incarner pleinement l’autorité de l’Etat que semble lui discuter Jean Ping, son rival qui se considère toujours comme le président élu par le peuple gabonais.
Ali Bongo, veut certainement vite remettre le pays au travail pour faire oublier les tristes événements du 31 août dernier au cours desquels des magasins ont été saccagés, pillés et incendiés. Les bâtiments publics vandalisés et brûlés à l’exemple de l’Assemblée nationale.
Mais les soucis d’Ali Bongo Ondimba ne s’arrêtent pas à ce niveau. La composition du nouveau gouvernement sera une sauce compliquée à mariner. Son entourage a été décimé par les nombreux départs du côté de Jean Ping. C’est peut être un nettoyage naturel mais, il reste que la moitié des gabonais n’ont pas adhéré à son projet de société. Laisser tout ce beau monde sur le carreau serait une dangereuse source d’instabilité.
Le président réélu a certes parlé de gouvernement d’union nationale, mais, il faudra beaucoup de tact pour appeler les hommes les plus représentatifs des différentes couches sociales, des différentes opinions nationales ou obédiences politiques.
Une précipitation et un mauvais cœur bloqueraient davantage le pays qui risque de passer un septennat à vide.