Au lendemain du verdict de la Cour Constitutionnelle relatif au contentieux électoral de la présidentielle du 27 août dernier, de nombreux citoyens se sont terrés chez eux, craignant de nouvelles émeutes. Conséquence : la capitale gabonaise a fait figure de ville morte durant le week-end.
Rues désertes et magasins fermés, tel a été le spectacle peu ordinaire qu’a présenté samedi 24 septembre courant, la capitale gabonaise. Pas besoin d’être un érudit pour comprendre les causes de ladite « léthargie ». Une ambiance pesante à mettre à l’actif du verdict de la Cour Constitutionnelle. Laquelle Cour Constitutionnelle pilotée par Marie-Madeleine Mborantsuo a emboité le pas à la Commission électorale nationale autonome et permanente, Cénap, en confirmant la victoire d’Ali Bongo Ondimba à la dernière présidentielle. Du bord de mer au quartier populaire Rio, en passant par l’ancienne gare routière, les routes étaient quasiment désertes. Idem dans les PK, habituellement fortement fréquentés. Même situation pour les commerces dont les tenanciers ont tout simplement décidé de fermer leurs portes.
Du coup, plusieurs clients n’ont pu effectuer leurs courses. A cette « peur-panique », s’est ajouté l’important dispositif sécuritaire déployé par le Gouvernement, comme annoncé récemment à la faveur de la récente conférence de presse à laquelle prenait part les Ministre de l’Intérieur, de la Justice, de la Communication et de la Défense. Les forces de l’Ordre et de Sécurité ont été postées à tous les coins de rue de la capitale.
Malgré le dispositif déployé, certains téméraires ont vaqué à leurs occupations quotidiennes sans sourciller, tel James, un commerçant de l’ex Gare routière. « L’atmosphère est calme parce que nous sortons de l’annonce des résultats définitifs, Ce n’est pas facile pour la population de se déplacer vu les émeutes de la dernière fois et pour avoir les clients, il va falloir attendre dans la journée, demain ou Lundi, ce qui est sûr c’est que nous sommes-là, c’est tranquille et calme, il y a la sécurité », confie James. Une situation qui bien évidemment n’arrange pas du tout les commerçants, d’où cet appel d’Arnaud, l’un d’entre eux. « Je demande à la clientèle de sortir et de venir faire les courses, tranquillement comme d’habitude, de ne pas avoir peur. Le danger est passé ».