Libreville (Gabon) – Le recomptage des voix de la présidentielle étant fini depuis jeudi, les Gabonais sont suspendus ce vendredi au verdict définitif de la Cour constitutionnelle qui après avoir compulsé les votes des 2800 bureaux du pays et entendu le rapport d’un de ses membres, validera ou rejettera les résultats de la Commission électorale qui donnent gagnant le président sortant, Ali Bongo Ondima.
Saisie par le candidat malheureux, Jean Ping, et le camp d’Ali Bongo, la Cour constitutionnelle présidée par Marie-Madeleine Mborantsuo est allée au-delà de l’attente des plaignants en se faisant le devoir de recompter toutes les voix glanées lors de la présidentielle du 27 aout dernier au sein des 2800 bureaux ouverts à cet effet au Gabon.
Ce travail de la Cour constitutionnelle, forte de neuf membres, a eu lieu avec le concours d’autres juges et experts ainsi que sous le regard d’une délégation de juges de l’Union africaine.
A l’issue de ce travail de fourni terminé jeudi en fin de matinée, place a été faite dans la soirée et ce pendant une heure et demie à une audience publique durant laquelle le juge rapporteur de la cour a présenté son rapport, suivi de l’observation des avocats de Ali Bongo et de Jean Ping.
La plaidoirie du premier avocat a porté sur la remise en cause des résultats obtenus par Jean Ping dans certaines provinces du pays, notamment celle de l’Estuaire qui englobe la capitale Libreville, là où l’avocat de Jean Ping a porté ses attaques sur le vote dans le Haut-Ogooué, le fief de Ali Bongo.
Avec un taux de participation frisant les 100 pour cent, le candidat y a réalisé un raz-de-marée en obtenant 95 pour cent des voix, un score qui lui permet de battre d’une courte tête Jean Ping : 49,80 pour cent contre 48, 23 pour cent.
Ce verdict rendu le 31 août par la Commission électorale avait plongé le Gabon dans un cycle de violences, s’étant soldé, notamment, par trois morts, selon le pouvoir, et d’au moins 50 morts d’après l’opposition.
A l’issue de l’intervention des deux avocats, la présidente de la Cour constitutionnelle a mis en délibéré le verdict de la juridiction, soulignant que même s’il doit en principe tomber ce vendredi, le greffier va d’abord en informer les représentants des deux challengers.