Deux avocats lancent deux plaintes contre le pouvoir gabonais auprès du tribunal de grande instance de Paris et iront jusqu'à la Cour pénale internationale.
arie s'est accroupie, le doigt contre la moustiquaire de la porte-fenêtre, pointé vers la rue imaginaire. « Regardez, ils embarquent les gens », chuchote-t-elle. Et soudain, elle n'est plus sur cette terrasse de Libreville, près des vagues qui se brisent sous les palmiers, où elle raconte en sécurité. Soudain, elle est à nouveau cachée au QG du candidat opposant à la présidentielle Jean Ping, dans la nuit du 31 août au 1er septembre. Tout à l'heure, elle s'endormait, elle est allée prendre une douche. Comme pour se laver, se laver encore des horreurs qu'elle a vues cette nuit-là. Quand ce qui devait être une fête a tourné au cauchemar.
Un pas vers la CPI
Hier, c'est à cause de ce qu'elle et quelque cinq cents personnes ont vécu que maître William Bourdon et maître Éric Moutet ont déposé deux plaintes auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris. Elles visent des faits d'arrestation et de détention arbitraire, de torture, d'actes de barbarie, de tentative d'assassinat et de crime contre l'humanité. En plus des traces visibles au QG, ce que racontent 16 témoins, âgés de 25 à 69 ans, est le scénario d'un film d'épouvante.... suite de l'article sur Autre presse