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Appel au dialogue d’Ali Bongo Ondimba : Est-ce trop tard ?
Publié le vendredi 23 septembre 2016  |  Gaboneco
Violences
© AFP par MARCO LONGARI
Violences post-électorales au Gabon: Ali Bongo s’adresse à l’opposition
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Après avoir longtemps opposé son refus systématique à tous les appels au dialogue lancés aussi bien par la communauté internationale, l’opposition que par la Médiatrice de la république, Ali Bongo Ondimba appelle lui-même au dialogue politique avec tous les différents candidats de la dernière présidentielle, y compris son principal rival, Jean Ping. Et cela après les violences post-électorales qui ont endeuillé de nombreuses familles et occasionné plusieurs dégâts matériels. N’est-ce pas déjà trop tard pour ce revirement de position ?

Un appel tardif et désespéré. C’est du moins ce qu’on peut constater de l’appel au dialogue de l’actuel Président de la république, Ali Bongo Ondimba, qui par la voix de son Ministre de la communication, Alain Claude Billie By-Nze, a récemment dit qu’il était disposé à discuter avec tous les candidats malheureux de la présidentielle du 27 août dernier. Logiquement c’est un appel destiné à son principal adversaire, Jean Ping qui lui continue de rejeter la victoire du président sortant. Mais à y regarder de près, c’est aussi un appel qui intervient tardivement. Car pour toute réponse aux appels au dialogue lancés dernièrement par Aboulaye Batilly, le Représentant du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, par l’opposition qui voulait une refonte préalable des institutions de la république, à travers un « dialogue inclusif sans tabou », ainsi que par la Médiatrice de la République, Laure Olga Ngondjout qui appelait tous les acteurs politiques à se retrouver au corps de garde, la majorité présidentielle a toujours opposé une fin de non-recevoir.

Non sans affirmer que le pays ne traverse pas une crise majeure, qui puisse nécessiter la tenue impérative d’un dialogue national. Il a donc fallu de victimes et d’importants dégâts matériels sur fond d’un contentieux électoral inquiétant pour que le pouvoir se rende compte du risque majeur d’embrasement que court le pays, à quelques heures seulement du rendu de la Cour Constitutionnelle, suite au recours introduit par l’opposant, Jean Ping en signe de protestation des résultats de la province du Haut-Ogooué. Pour rappel, c’est le Haut-Ogooué, considéré comme bastion du parti au pouvoir qui avait finalement permis la réélection au forceps d’Ali Bongo avec un peu plus de 49% contre 48% pour Jean Ping.

Le tout pour un taux de participation frôlant les 100%, selon les résultats officiels communiqués par la commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP). Des résultats qui ont d’ailleurs fait bondir l’opposition et la communauté internationale. Conséquence des milliers d’opposants sont descendus dans la rue pour dénoncer une « élection volée ». Ce qui a occasionné un désordre presque généralisé et inédit dans l’histoire des violences post-électorales au Gabon, avec de pertes en vie humaine. Et à quelques heures seulement de la décision des juges constitutionnels qui doivent dire qui d’Ali Bongo Ondimba ou de Jean Ping sera le prochain président du Gabon, cet appel au dialogue politique du Chef de l’exécutif intervient tardivement et sonne comme un cadeau empoisonné pour Jean Ping, qui risque de servir de faire-valoir pour la réélection d’Ali Bongo, au cas où celle-ci venait à être confirmée par la cour constitutionnelle. Ce à quoi Ping n’est pas prêt à se résoudre pour le moment, au regard du degré de haine et de radicalisation entre les deux hommes, mais aussi et surtout des enjeux.

Charles Nestor NKANY
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