Le ministre gabonais de la Justice, Denise Mekamne Taty a invité instamment le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda à ouvrir une enquête au Gabon et d’envoyer dans les brefs délais des enquêteurs sur place.
Les enquêteurs de la CPI « auront pour mission de constater les crimes déjà commis, de prévenir dans un proche avenir la survenance d’autres actes de déstabilisation du pays et le recours à la violence« , a précisé Mme Mekamne Taty dans une conférence de presse au siège de son ministère.
« Le Gabon appui sa requête sur une série d’éléments et des faits faisant apparaître la commission des crimes contre l’humanité« , a soutenu la ministre nouvellement promue à ce poste suite à la fracassante démission de son prédécesseur, Séraphin Moundouga, parti rejoindre l’opposition.
La déclaration du ministre intervient à quelques heures de la décision de la Cour constitutionnelle saisie par l’opposant Jean Ping qui conteste la victoire électorale d’Ali Bongo Ondimba à l’issu du scrutin présidentiel du 27 août dernier.
Jean Ping qui revendique également sa victoire a demandé à la Cour un recomptage des voix de la province du Haut Ogooué, fief d’Ali Bongo Ondimba où celui-ci a obtenu 95% des suffrages pour un taux de participation frôlant les 100%.
Juste après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba par le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya le 31 août dernier, le pays a basculé dans la violence. Le bilan officiel est de 4 morts y compris un policier. Jean Ping a évoqué 50 à 100 morts. Il a même menacé aussi de porter plainte à la CPI contre le pouvoir qui a lancé un assaut sur son siège dans la nuit du 31 août au 1er septembre dernier.