Libreville (Gabon) – Le recomptage des voix glanées dans les 2800 bureaux de vote ouverts au Gabon lors de la présidentielle de 27 août dernier, se poursuit ce jeudi matin à Libreville sous l’égide de la Cour constitutionnelle dont l’avis définitif prévu demain vendredi sera devancé cet après-midi par un rapport présenté en audience publique par le rapporteur de l’instance.
Ainsi, allant au-delà de la requête présentée par l’opposant Jean Ping axée uniquement sur le recomptage des voix du Haut-Ogooué, le fief de Ali Bongo qui lui a donné provisoirement la victoire, le travail de la cour porte en final sur la compulsion de tous les votes.
Les neuf juges de la Cour constitutionnelle ont débuté ce travail de fourmi depuis mercredi après-midi avec l’assistance de plusieurs de leurs collègues et en présence d’observateurs étrangers dont notamment cinq juristes de l’Union africaine.
Il s’agit d’un envoyé spécial de la présidence de la Commission de l’UA et de quatre autres experts venant du Cap-Vert, du Niger, du Tchad et du Togo.
L’opposition qui a déposé 174 procès-verbaux (PV) remettant en cause le vote dans le Haut-Ogooué n’est pas la seule à voir la cour passée outre sa requête.
En effet, le pouvoir a également déposé des PV dans lequel il indexe des irrégularités commises par le camp de Jean Ping dans différentes régions, notamment celle de l'Estuaire qui comprend Libreville, la capitale.
Depuis l’annonce, le 31 août dernier, des résultats provisoires donnant gagnant le président sortant Ali Bongo avec 49,80 cent des voix contre 48,23 pour cent à Jean Ping, le Gabon est entré des jours durant dans un cycle de violences ayant fait officiellement trois morts là où l’opposition parle d’au moins 50 morts.
Dans l’attente du verdict de la Cour constitutionnelle, le calme est revenu à Libreville et dans les autres régions du pays, mais les observateurs n’écartent pas un nouvel embrasement au vu de la tension toujours de mise, à l’image du rejet par Jean Ping de l’appel au dialogue avec tous ses adversaires lancé mardi soir par Ali Bongo.