En prélude à sa session ministérielle d’Abidjan en juillet prochain, la Conférence des ministres de l’Education des Etats ayant le français en partage (Confemen) tient, depuis hier, une réunion-débat sur le thème « Education inclusive et de qualité pour tous en Francophonie : défis, priorités et perspectives pour l’après-2015 ». Il est attendu de cette rencontre l’esquisse d’un cadre de politique générale sur les défis et les stratégies à développer pour une éducation inclusive et de qualité.
Au cours des dernières décennies, le mouvement « Education pour tous » a permis de booster significativement les indicateurs d’accès à l’école. Mais ceux de la qualité n’ont pas connu ce même regain. Les taux d’abandon et de redoublement élevés, le faible pourcentage d’achèvement, le pilotage et la gestion des systèmes éducatifs encore très centralisés dans la plupart des pays francophones restent des défis à relever. C’est en vue d’apporter des solutions idoines à cette crise globale de l’apprentissage qui ressort du rapport Ept 2013-2014 de l’Unesco que la Conférence des ministres de l’Education des pays ayant le français en partage (Confemen) organise, depuis hier, à Dakar et ce, pour trois jours, une réunion-débat.
Les conclusions de cette rencontre qui porte sur « Education inclusive et de qualité pour tous en Francophonie : défis, priorités et perspectives pour l’après-2015 », seront examinées par la 56e session ministérielle à l’issue de laquelle les ministres de l’Éducation de la Confemen, dans le cadre de l’agenda post-2015, envisagent les solutions appropriées aux préoccupations majeures des systèmes éducatifs francophones. « C’est le lieu d’oser faire des propositions pertinentes, courageuses, réalistes et réalisables à moyen et long terme. A la sortie de cette rencontre, nous souhaitons disposer d’un cadre de politique générale précisant les défis et les stratégies à développer pour une éducation inclusive et de qualité, d’un document de synthèse amélioré et d’un projet de déclaration. Car il faut que nos systèmes éducatifs sortent de cette impasse si nous voulons assurer un avenir meilleur à nos enfants », a signifié le secrétaire général de la Confemen, le Burkinabé Ki Boureima Jacques.
Si la plupart des pays de l’espace francophone ont fait un bond en avant dans la scolarisation universelle, il y a lieu de relever les défis de la qualité, de l’achèvement, de l’équité et de l’égalité des chances entres filles et garçons, a indiqué Ma Umba Mabiala, directeur de l’Education et de la Jeunesse à l’Oif. « Nous ne devons pas nous contenter de soutenir le droit à l’éducation ; nous devons être plus exigeants et soutenir le droit à la qualité de manière inclusive », a-t-il martelé. Dans cette perspective, M. Mabiala a invité les différents Etats à consolider leur fonction régulatrice et leur capacité à coordonner, à superviser et à contrôler l’ensemble des initiatives qui sont prises dans le secteur de l’éducation, qu’il s’agisse de l’enseignement privé ou du public.
Pour sa part, le ministre de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat a plaidé pour des réformes qui transformeraient en profondeur les systèmes éducatifs pour contribuer à la valorisation du capital humain. Mamadou Talla est d’avis que l’émergence de nos pays a un lien naturel avec le développement de la qualité des systèmes d’éducation et de formation. « Les résultats des évaluations internationales semblent montrer une nette corrélation entre l’acquisition des savoirs et des compétences, la consolidation des facteurs de la qualité et les perspectives d’émergence », a avancé le ministre. Il invite ainsi les participants à cette rencontre à faire des propositions pertinentes.