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Crise postélectorale : Le gouvernement manie le bâton et la carotte
Publié le jeudi 22 septembre 2016  |  Gabon Review
Conférence
© Autre presse par DR
Conférence de presse en prélude à l’annonce du verdict de la Cour constitutionnelle
21 septembre 2016. Quatre ministres sont montés au créneau pour tenir un discours ferme à l’égard de l’opposition, en prélude à l’annonce du verdict de la Cour constitutionnelle. Photo: Pacôme Moubelet, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, Denise Mekam’ne, et Mathias Otounga.
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Alors que le président de la République a lancé un appel, le 20 septembre 2016, invitant les candidats à la dernière présidentielle à une rencontre pour apaiser les tensions nées de la crise postélectorale, quatre ministres sont montés au créneau le 21 septembre pour tenir un discours ferme à l’égard de l’opposition, en prélude à l’annonce du verdict de la Cour constitutionnelle.

Vraisemblablement, la perspective de l’apaisement qu’on a cru percevoir avec l’appel au dialogue du président Ali Bongo Ondimba, le 20 septembre, n’a tenu que le temps d’une annonce. Le 21 septembre, la presse nationale et internationale a été conviée à une conférence de presse de quatre membres du gouvernement gabonais. Une occasion qui a permis à Alain-Claude Bilie-By-Nzé, Pacôme Moubelet, Mathias Otounga et Denise Mekam’ne, de s’adresser dans un langage martial à l’opposition et à tous ceux qui menaceraient la paix et la stabilité du Gabon. «Discuter ne veut pas dire qu’on met entre parenthèses les lois de la République», a lâché, Bilie-By-Nzé.

A quarante –huit heures du rendu des résultats définitifs de la présidentielle du 27 août par la Cour constitutionnelle, ces ministres respectivement de la Communication, de l’Intérieur, de la Défense et de la Justice ont de nouveau chargé le camp de l’opposant Jean Ping et ses partisans. Le ministre de la Communication a déclaré que «dans ce contexte d’attente, il nous faut rappeler que l’annonce des résultats provisoires a été marquée par des violences». Pour lui, ces violences ont été programmées mis en œuvre «selon un plan déterminé». Il a rappelé à l’envie que «malgré les appels au calme, à la tempérance, à la pondération venant à la fois de la communauté internationale et d’un certain nombre d’acteurs au niveau national, un certain nombre de voix continuent à s’élever, venant principalement de l’opposition». Selon lui, ces voix annoncent de nouvelles violences au cas où l’opposition venait à être proclamée battue par la Cour constitutionnelle.

Le ministre de l’Intérieur est allé d’ailleurs encore plus loin pour soutenir que les émeutes du 31 août dernier avaient été «des actes organisés visant à mettre le Gabon à feu et à sang». Pacôme Moubelet soutenu son raisonnement, en indiquant qu’un plan «simple» avait été mis en place depuis plusieurs mois, voire un an pour préparer ces événements. Il se décline, selon le ministre, en trois étapes à savoir, «faire défection, asphyxier économiquement le Gabon et l’assaut final».

Pour convaincre, Pacôme Moubelet a indiqué qu’ils détiennent des preuves et des documents indiquant une violence annoncée et souhaitée par certains compatriotes. En ce moment, a-t-il déclaré, dans des quartiers généraux de l’opposition à Libreville comme à l’intérieur du pays, des cellules sont en train d’organiser la guérilla. Le fait qu’un certain type de matériels ait été achetés ce dernier temps dans les commerces, par exemple les clous, confirme cette planification. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a ajouté que certains Gabonais de France sont arrivés. «Ils ont été identifiés», a-t-il déclaré, soulignant de même que des étudiants de l’Université des sciences et techniques de Massuku (USTM) ont été mobilisés pour la fabrication d’engins artisanaux à l’instar des cocktails Molotov.

Expliquant les scénarii à venir si l’opposition n’avait pas gain de cause au terme du contentieux électoral en examen à la Cour constitutionnelle, il a précisé que cette fois les écoles, les taxis, les commerces, etc. seront touchés par ces violences.

Le ministre de l’Intérieur a indiqué que certains de ces actions sont en train d’être circonscrites et le président de la République a donné des instructions pour garantir le maintien de l’ordre en respectant la loi. «Pour ce qui me concerne, je prendrais mes responsabilités en tant que ministre de l’Intérieur…», a réaffirmé Pacôme Moubelet invitant les populations à éviter les attroupements, même non armés. «Il est bon que dans les jours qui suivent, nous puissions continuer de bénéficier de cette quiétude», a-t-il dit, tout en menaçant que ceux qui menaceront la paix dans le pays seront mis «hors d’état de nuire». «Nous ferons en sorte que ces personnes répondent de leur actes devant la loi».

Le ministre de la Justice, Denise Mekam’ne, a quant à elle rappeler que tout sera mis en œuvre pour faire aboutir certaines procédures engagées. Si Pacôme Moubelet dit n’avoir pas l’intention d’arrêter quelqu’un, Bilie-By-Nzé a été clair : si «la ligne rouge est franchi, il sera arrêté». Cette déclaration est-t-elle destinée à Jean Ping ?. Quoi qu’il en soit, le ministre de l’Intérieur a souligné que le dispositif de sécurité a été renfoncé et qu’il y a suffisamment de monde visible et invisible pour faire respecter l’ordre public.
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