Deux jours avant le verdict de la Cour constitutionnelle sur le contentieux électoral, la mission d’expert de l’Union africaine serait toujours en discussion à Addis-Abeba en Éthiopie. Cette mission est-elle encore d’actualité ? Le chef de l’Etat affirme pourtant qu’elle viendra.
Deux semaines après le début de la crise postélectorale au Gabon, l’Union africaine (UA) a réaffirmé son souhait d’envoyer un panel d’experts auprès de la Cour constitutionnelle. Les modalités d’envoi de ces juristes de l’UA étaient censées être présentées aux autorités gabonaises depuis le 18 septembre.
Sauf que le sujet n’aurait été mis sur la table que le 19 à Addis-Abeba en Ethiopie. Selon des sources concordantes, les modalités de déploiement des juristes de l’UA devaient être présentées aux autorités gabonaises le mardi 20 septembre. Or, il ne reste à la Cour constitutionnelle que deux petits jours pour rendre son verdict. A quoi leur venue servirait-elle si c’est pour prendre le train en marche, pratiquement à la fin du processus ?
Si le gouvernement a souligné que ce panel d’experts serait le bienvenu à Libreville, leur présence lors des débats décisifs de la Cour reste tout de même incertaine. «Les délibérations sont réservées aux personnes assermentées», a assuré le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Pour les opposants par contre, «Il est normal que notre organisation continentale s’occupe des affaires du Gabon, et tout acte de bonne volonté est le bienvenu», a affirmé Casimir Oye Mba. Toutefois, a-t-il précisé, «la nature de la crise que nous connaissons est éminemment politique». Il serait donc incertain selon lui «qu’une équipe de juristes suffise à résoudre le litige électoral».
Toutefois, une telle éventualité a été écartée par un des représentants de la Cour constitutionnelle, le 21 septembre. Selon ce dernier «les juges de la Cour constitutionnelle rendent leur verdict au nom du peuple. Ils prêtent serment. Ce que ne font pas les juristes de l’Union africaine».
La même source a précisé que la Cour ne procédera pas au recomptage des procès-verbaux mais à un simple contrôle de leur régularité. «Un travail pour lequel la venue d’experts de l’UA n’est pas nécessaire», a-t-il affirmé sur RFI. Pourtant, en marge de la cérémonie organisée en hommage à un policier décédé le 13 septembre 2016 à Libreville, des suites des blessures par balle consécutive aux émeutes postélectorales à Oyem, le président de la République a affirmé que les experts de l’UA viendront.