Libreville - Le président de la République, Ali Bongo Ondimba et l’ensemble du gouvernement conduit par son Premier ministre, le professeur Daniel Ona Ondo, ont rendu hommage, mardi à l’école de police nationale d’Owendo, au brigadier des Forces de police nationale, Yoni Farel Biteghe-Bi-Mba, décédé le 13 septembre 2016 à Libreville, des suites d’une blessure par balles consécutive aux émeutes post-électorales à Oyem.
Au cours d’une cérémonie marquée par la tristesse qui se lisait visiblement sur les visages des plus hautes autorités de la République, des membres du gouvernent, de l’ensemble des policiers tout grades confondus et surtout de la famille du disparu, le président de la République a déposé une gerbe de fleur avant de s’incliner devant de la dépouille.
Cet acte a été précédé par des décorations à titre posthume de la médaille de chevalier dans l’ordre de l’étoile équatoriale par le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubéya et de la médaille de reconnaissance des Forces de Police nationale par le Commandant en chef, le général de division, Clotaire Thierry Oyé Zué.
Dans son intervention pleine de tristesse et d’émotion, Pacôme Moubelet Boubéya a condamné l’assassinat du brigadier de police qualifiant cet acte de « lâche » et « inhumain » dont l’objectif, a-t-il poursuivi, est de briser la cohésion nationale. Il a rassuré le disparu, sa famille et l’ensemble des policiers que « les commanditaires et les auteurs devront répondre devant la justice conformément à la loi ».
Tout en saluant le professionnalisme dont les Forces de police nationale ont fait preuve, lors des violences post-électorales, le ministre en charge de la sécurité publique a demandé aux policiers de continuer davantage à assurer leur mission qui se résume à la sécurité et la protection des biens et des personnes dans le pays.
« Sans la sécurité et la protection des personnes et des biens, la vie n’est pas possible. La violence n’a pas de place, elle doit se heurter aux lois de la République », a-t-il dit, avant de réaffirmer la détermination du gouvernement de préserver la sécurité et la tranquillité des citoyens et de présenter ses « sincères » condoléances à la famille, aux amis et connaissances que le disparu va manquer.
Pour sa part, le Commandant en chef de la Police nationale a, comme le ministre de l’Intérieur, fait le serment devant la dépouille et l’assistance que les auteurs de l’assassinat devront en répondre devant les juridictions compétentes.
Tout en rappelant le parcours exemplaire du brigadier Yoni Faran Biteghé-Bi-Mba au sein des Forces de police nationale, le général de division Clotaire Thierry Oyé Zué a salué son courage pour être tombé sous les balles en exercice de ses fonctions dans le but de lutter contre la violence. « La lutte contre la violence ne peut se gagner que par le combat et le courage. C’est ce que tu as prouvé », a-t-il martelé.
Après la cérémonie d’hommages, le cortège funèbre a pris la direction de Bikélé, ville natale du disparu situé dans le troisième arrondissement de la commune de Ntoum, pour l’inhumation.
Yoni Faran Biteghé-Bi-Mba a trouvé la mort le 13 septembre dernier après plusieurs jours d’hospitalisation à l’hôpital des instructions des armées Omar Bongo Ondimba de Libreville. Il avait été évacué par hélicoptère médicalisé d’Oyem sur instruction du président de la République, en sa qualité de chef suprême des forces de défense et de sécurité, après la fusillade dont il a été victime lors d’une patrouille de nuit.
Né le 20 mai 1987 dans la province de l’Estuaire, il est incorporé dans les Forces de police nationale, le 2 juin 2008 en qualité de sous-officier.
Prenant part à la cérémonie d’hommage au disparu, le président de la République, Ali Bongo Ondimba s’est exprimé à la presse nationale et internationale après l’hommage funèbre.
« C’est un moment fort et triste que nous venons de vivre. Ce jeune qui vient de tomber par un acte de barbarie. Nous devons tout faire pour que ceci ne puisse plus se répéter. Rien ne peut justifier la violence extrême. Rien ne peut cette barbarie, Rien. C’est avec douleur que nous rencontrons les familles éplorées et sur leurs visages, nous pouvons lire les interrogations : pourquoi tout cela ?
Nous devons, gabonaises et gabonais comme un seul homme, crier d’une seule voix en disant : plus jamais ça.
Nous avons indiqué que nous devons-nous parler pour ramener la paix. Mais il faut éviter paroles et les actes qui encouragent la violence.
Nous comprenons l’inquiétude des gabonaises et des gabonais de par la peur qui les habite. Nous allons tout faire pour que le calme revienne sur le territoire national. Nous sommes résolus à ramener la paix. Le gouvernement s’attèle à ce que la paix à ce que la paix règne à partir du 23 septembre 2016 », a-t-il indiqué.