Sur l’ensemble du continent, il est difficile d’être surpris par des candidats malheureux à une élection qui reconnaissent leur défaite, tendent la main à leur adversaire vainqueur, tout en le félicitant pour sa victoire et en l’envoyant à l’exercice de ses fonctions en priant le « Tout Puissant » pour que ce dernier l’aide à accomplir convenablement sa tâche. C’est que la plupart des Africains n’acceptent pas la défaite pour des raisons personnelles plutôt que parce qu’ils promettent d’être, une fois au pouvoir, au service du Peuple. D’où l’on se demande si c’est réellement pour ce Peuple qu’ils entendent travailler…
Il nous arrive souvent de constater qu’après une élection, l’atmosphère est surchauffée parce que d’aucuns réclament une victoire volée et d’autres qui ne rêvent que d’une seule chose, reprendre le pouvoir qu’ils tiennent à garder jalousement, font des pieds et des mains pour s’y maintenir. Alors qu’ils se disputent pour les raisons ci- dessus invoquées, le Peuple, lui, manifeste son mécontentement de se voir toujours floué et de rarement récolter les dividendes de sa « lutte » qui se manifeste par son engagement dans les urnes. Navré qu’il est d’être la victime principale des dégâts collatéraux qui ont parfois pour nom : guerre civile ou génocide. Les exemples de la Côte-d’Ivoire et du Rwanda nous interpellent au point de nous faire prendre conscience des dangers que nous encourons en laissant des acteurs politiques, au nom de leur simple soif de pouvoir, instrumentaliser jusqu’aux forces armées et milices.
Et pourtant, tout le monde dit vouloir de la Paix !
Que signifie-t-elle en ce moment si elle n’est pas le fruit d’une mure et profonde réflexion portant essentiellement sur les conditions à remplir pour se la procurer en tant que Bien précieux, utile dans la mise en place des modalités des schémas du développement. Les querelles entre hommes politiques qui se connaissent presque tous sous nos cieux résident souvent dans des affaires de privilèges retirés ou menacés de suspension ou encore dans des contradictions entre personnes, même ayant un passé ou une histoire commune à maints égards.
Ce qui laisse penser qu’il n’y a même pas lieu d’aller à la confrontation quand il s’agit de vouloir insister sur le fait qu’il vaut mieux la Paix que la guerre. Par le passé, notre trajectoire nous apprend que le Dialogue a sauvé la nation des affres de la violence et que c’est grâce à lui aujourd’hui que nous pouvons nous mouvoir sans qu’aucune menace ne vienne entraver notre tranquillité et notre vivre ensemble qui plus qu’un mot, est une philosophie au sens de manière de vivre. Pourquoi ne pas recourir à cette pratique noble si tant est que nous tenons à épargner à notre pays les malheurs que nous redoutons et que nous avons d’ailleurs tout intérêt à redouter ?
Qui la crise arrangerait ?
En tout cas pas le Peuple dont les besoins primordiaux ne sont guère satisfaits et qui attend toujours qu’il en soit ainsi. Mais peut- être pas aussi les hommes politiques, encore moins les opérateurs économiques grâce à qui la République tient debout. Dans un monde miné par des crises de tous genres, crises aux conséquences incalculables, le Gabon qui a jusqu’ici réussi à esquiver grâce au génie de ses enfants, le chaos et qui observe, quoiqu’à distance, de nombreuses zones de conflit, ne mérite pas de ne pas s’armer de sagesse pour comprendre qu’il n’y a rien pour remplacer la Paix que d’aucuns recherchent désespérément. Doit- on d’abord arriver à la crise pour ensuite penser à la résolution de cette dernière ? Nous croyons que non ! Car, partout où cela a eu lieu, l’on ne s’est pas remis de sitôt.