Présidentielle 2016 : cris d’un cœur meurtri

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Publié le mardi 20 septembre 2016 | Times Infos

© AFP par Credit STEVE JORDAN
Troubles post-électoraux: Cérémonie d`hommage en l`honneur des victimes au QG de Jean Ping
Mercredi 7 septembre 2016. Libreville. L`opposition a organisé une cérémonie d`hommages aux personnes mortes dans les violences post-électorales au QG de Jean Ping.

AAnimée par une peur et rempli de désolation pour les jeunes décédés lors de la contestation qui a suivi la proclamation de la victoire provisoire d’Ali Bongo Ondimba à la suite de l’élection du 27 août 2016, un jeune gabonais, militaire à la GR, nous a exprimé, sous couvert d’anonymat, ce 18 septembre 2016, le cri de son cœur meurtri dont nous vous livrons l’intégralité du discours.

Je pleure chaque jour ses disparus, ses gabonais assassinés parce qu’ils ont réclamé haut et fort la liberté ;
Je pleure ces jeunes agonisant dans les cliniques ;
Je pleure ces enfants disparus que recherche vainement les familles ;
Je pleure ces corps ensevelis secrètement dans une fausse commune à quelques kilomètre de Libreville ;
Je pleure ces corps criblés de balles entassés dans les maisons funèbres ;
Je pleure ces familles attristées devant le spectacle macabre des siens retrouvés dans les morgues, des corps troués de balles ;
Ma désolation est grande sachant combien ces sorciers méprises et renient ces morts ;
Je prie Dieu frère parce que je sais que les morts ne sont pas morts, ils vivent bien qu’étant dans un autre monde. Je sais que ce sang innocent cri vengeance. Et moi, je rejoins ces cris frère, dans mes prières je réclame cette justice pour ces justes décédés au front pour notre liberté à tous mais que nous combattons malgré nous ;
Je chanterais leurs louanges au soir de la victoire ;
Excuse moi frère mais ma colère est grande et ma souffrance est énorme tellement j’ai honte. J’ai honte de cette caste de politiciens ringard dont l’attribut ‘’Homme d’Etat’’ ne saurait être affublé à ses assassins de l’histoire que tente d’écrire ce peuple meurtri ;
Je pleure pour ces martyrs du 21e siècle ;
Je pleure pour ceux qui au soir du 23 septembre 2016 rejoindront, peut-être avec nous, la liste de ces martyrs tombés pour la démocratie, la liberté et la paix.

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