LIBREVILLE - Les églises Evangélique du Gabon et Catholique et apostolique romaine du Gabon ont appelé, samedi à Libreville, les parties prenantes de l’élection présidentielle du 27 août dernier, à la crainte de Dieu en respectant la vérité des urnes, dans le souci de la préservation de la paix.
C’est le pasteur président de l’Église évangélique du Gabon (EEG), Jean Jacques Ndong Ekouaghé qui a, au nom de toute la communauté chrétienne qu’il dirige, appelé à la crainte de l’Éternel par l’observation des valeurs de vérité et de justice dévolution, à l’issue des travaux du Conseil national extraordinaire que cette église a abrité samedi à la mission Baraka,
« L’Église évangélique du Gabon appelle la communauté nationale et plus précisément les acteurs politiques et les organes compétents en matière de gestion de la chose électorale à s’astreindre à la morale et à la crainte de l’Éternel par l’observation des valeurs de vérité et de justice d’une part, et au strict respect des mécanismes de dévolution des pouvoirs d’autre part », a-t-il lancé.
S’appuyant sur les saintes écritures notamment le cinquième chapitre de Galates dans le quinzième verset qui dit « si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres », Jean Jacques Ndong Ekouaghé a appelé les parties prenantes de s’abstenir d’inoculer dans le débat politique, tout ce qui peut porter atteinte à l’unité nationale au risque, a-t-il poursuivi, de détruire nous-mêmes.
Pour l’EEG, les acteurs politiques se doivent de comprendre que toute élection ouvre une alternative.
« En s’y engageant, le résultat peut être soit la victoire soit l’échec. Nul ne peut échapper à la sanction des urnes, au choix du peuple qui est l’expression de la voix de Dieu. Il est impératif que tout homme politique qui a de la dimension, ou une certaine opinion de la chose publique, de se plier au verdict des urnes. C’est simplement la preuve d’une haute trempe politique et morale. Le contraire traduit des attitudes et de comportements d’hommes sans état d’âme, avec tout ce que cela implique de conséquences désastreuses et fâcheuses sur un plan humain et matériel. Les organes de l’État comme le peuple ne sauraient être des instruments d’assouvissement des fantasmes de certains », a-t-il dit.
En outre, l’Église évangélique du Gabon appelle tous les organes de presse à s’interdire tout partisianisme, par le respect de la déontologie de leur noble mission d’information. Tout comme elle lance un appel au peuple gabonais et tous ceux qui vivent au Gabon à plus d’objectivité et de maturité afin de poser toujours des actes républicains et réfléchis.
« En conséquence, l’aboutissement du présent processus électoral doit être serein et transparent, sans équivoque, débarrassé de toute nébuleuse et sur la seule base de la vérité, de la justice et dans un climat apaisé », a conclu Jean Jacques Ndong Ekouaghé.
« Nous lançons un vibrant appel à tous les gabonais et gabonaises, à la société civile, et particulièrement aux responsables politiques du pouvoir et de l’opposition, aux membres de la CENAP, au ministère de l’Intérieur, à la Cour constitutionnelle, ainsi qu’aux Forces de défense et de sécurité, de mettre tout en œuvre pour que la vérité issue des urnes, et objectivement véritable, soit respectée par tous et chacun », a appelé, pour sa part, le président de la Conférence épiscopale de l’église Catholique du Gabon, l’Évêque de Mouila, Monseigneur Mathieu Madéga Lebouakehan. Avant de souligner que « c’est ainsi qu’on évitera tout ce qui peut entrainer davantage de violence avec perte de vies humaines et destruction des biens privés et publics ».
Fondant ses propos les saintes écritures dans le onzième verset du quatre-vingt-quatrième chapitre des Psaumes, Monseigneur Mathieu Madéga a lancé avec « force, insistance et confiance » un cri de justice, de paix, d’amour et de vérité, fondements de la réconciliation et de l’unité nationale, à la Nation et au monde entier.
En conclusion, le président de la Conférence épiscopale du Gabon a de nouveau exhorté les chrétiens et les croyants à prier pour le Gabon.
« Nous exhortons tous les chrétiens et tous les croyants à la prière, pour que notre pays retrouve la paix et la sérénité »
« Dieu qui est notre force dans la faiblesse et notre consolation dans la misère, relève l’espérance de notre pays, le Gabon : qu’il sorte grandi de ses épreuves, et reprenne souffle en ton amour », a-t-il conclu en paraphrasant la parole de Dieu respectivement dans le douzième chapitre du livre de Nombres et le livre des Romains.
Il faut rappeler qu’une délégation composée des Églises Catholique, Évangélique et du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon, a rencontré préalablement les candidats Ali Bongo Ondimba et Jean Ping.
Toutes ces démarches interviennent à quelques jours de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 27 août dernier par le Cour constitutionnelle qui traite actuellement le contentieux électorale, suite au recours introduit par l’Opposant Jean Ping.