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Violences postélectorales : la vive inquiétude des Altogoveens
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  Gaboneco
Jean
© Autre presse
Jean Pierre Oyiba, ministre des Infrastructures, es Travaux publics et de l`aménagement du territoire
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Elle a été exprimée la semaine dernière par les barons du Haut-Ogooué, au cours d’une rencontre avec les ressortissants de la région à l’hôtel Le Radisson Blu de Libreville. Une rencontre au cours de laquelle les organisateurs, Jean Pierre Oyiba, Ali Akbar Onanga, Ernest Mpouho Epigat, Christian Magnagna, pour ne citer que ceux-là ont dénoncé la stigmatisation ciblant les ressortissants de la province du Haut-Ogooué depuis la réélection très contestée d’Ali Bongo Ondimba.
On peut choisir ses amis, mais on ne peut pas choisir d’où l’on vient. Les Altogovéens n’ont pas choisi de naître dans le Haut-Ogooué, et personne ne pourra extraire le Haut-Ogooué du Gabon. C’est en substance le message qui a été livré à l’ensemble de l’assistance par le Ministre des Travaux publics, Jean Pierre Oyiba en sa qualité de Coordonateur général de la campagne d’Ali Bongo Ondimba dans la province. Non sans regretter : « Nous ne nous inscrivons pas dans un climat de division, de haine, de dénonciation, de méchanceté gratuite ».

Occasion pour Jean Pierre Oyiba de dénoncer la stigmatisation de certains compatriotes ressortissants du Haut-Ogooué, qui sont pris à partie ou délogés ici et là par certains de leurs bailleurs soutenant l’opposition. Et ce, depuis l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle du 27 août dernier par le ministre de l’Intérieur. Lesquels résultats donnent Ali Bongo vainqueur du scrutin avec un peu plus de 49% des voix contre 48% pour son principal rival Jean Ping. Une victoire rendue possible par le vote du Haut-Ogooué, qui a fait pencher la balance en faveur de l’actuel Chef de l’Etat, alors que la tendance générale des procès-verbaux donnait largement Ping gagnant, avec un écart d’un peu plus de soixante mille voix sur Ali Bongo.

Verdict inacceptable pour les partisans de l’ancien patron de la commission de l’Union africaine, qui ont investi la rue pour dénoncer « une élection volée ». Depuis lors, et en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle suite au recours déposé par Jean Ping, en vue d’un recompte intégral des procès-verbaux de l’ensemble des 297 bureaux de vote de la province du Haut-Ogooué, les ressortissants de ladite province, selon des témoignages recueillis ici et là, deviennent le réceptacle du ressentiment post-électoral de certains autres compatriotes dépités par la réélection d’Ali Bongo.

A l’image du témoignage poignant d’une jeune femme habitant le PK 13, et qui a vu sa maison attaquée dans la nuit du 31 au 1er septembre au motif qu’elle serait issue de l’ethnie Téké. Elle ne doit son salut qu’à l’intervention de son mari qui lui est membre de l’ethnie Nzebi.

Une attitude qu’a dénoncé le Coordonateur général de campagne d’Ali Bongo, qui a regretté que certains compatriotes aussi bien à Port-Gentil qu’à Libreville veuillent s’en prendre à leurs compatriotes simplement parce qu’ils sont Altogovéens, alors qu’ils ne sont nullement responsables de la manipulation des résultats dans cette région, si manipulation des résultats il y a eu.

Pour Jean Pierre Oyiba, le Haut-Ogooué fait partie intégrante du Gabon et personne ne pourra porter atteinte à l’intégrité du Gabon en voulant écarter le Haut-Ogooué du pays. Si ces violences sont avérées, ce serait un fait inédit au Gabon. Ce qui risquerait d’ailleurs d’imprimer une autre dimension à la crise post-électorale et ébranler ainsi la cohésion sociale qui a toujours prévalu dans le pays. Et même si stigmatisation il y a, que des ministres de la République viennent déjà le crier de manière aussi prématurée au motif qu’ils sont fils de la région, cela donne une mauvaise image de la province. Et peut d’ailleurs contribuer à exacerber gratuitement les tensions inter-ethniques latentes dans chacune de nos communautés. Ce qui n’est d’ailleurs pas le génie communautaire du Gabon.

Charles Nestor NKANY
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